Entrevue avec cette entreprise saguenéenne, leader du tourisme durable au Québec.
« Le tourisme peut être un vecteur très positif mais est devenu sur la planète uniformisateur : moins de rencontres de sens, moins de diversité. Il faut plutôt s’assurer d’apporter des impacts positifs… ». Marc-André Galbrand, le DG de Contact Nature, donne d’entrée de jeux la philosophie de cette entreprise fondée en mai 2008 résultat de la fusion de quatre entités:
- L’Association des pêcheurs sportifs de la Rivière-à-Mars;
- Le camping Au jardin de mon père;
- Le Centre plein air Bec-Scie;
- Okwari Aventures.
Et il ajoute : « J’espère que le tourisme ne va pas revenir comme en 2019 ».
Je ne connais aucune autre entreprise en tourisme au Québec aussi engagée dans un véritable tourisme durable en osmose avec les leaders du secteur de la planète. Un point commun de toutes ces organisations engagées : un comité ou une ressource interne dédiée à la durabilité. Ici chez Contact Nature, Jenny Vandal, joue ce rôle. Leur planification stratégique en durabilité est récente : 2019. Depuis juin 2020, leur Tableau de bord en tourisme durable (indicateurs/mesures de performance) est entretenu sur une base mensuelle, traduisant parfaitement les premières étapes pour toute démarche sérieuse : établir une politique de transition durable de son entreprise, suivie d’un plan d’action. «Il faut tout mesurer, pas juste les finances mais aussi les impacts environnementaux, sociaux…. » souligne Marc-André. D’ailleurs, ce partage public sur leur site Web de leurs démarches est tout à leur honneur et constitue un autre trait commun des entreprises sérieuses en transition durable : le sens du partage afin de de créer un mouvement de fonds. « On gagne ensemble, on perd ensemble » m’indiquait avec justesse Marc-André.
Il faut dire que l’approche durable est ancrée dans la région avec la Chaire Écoconseil de l’UQÀC et son programme Carbone Boréal ainsi que le Centre Québécois de développement durable, basé à Alma. Des institutions de calibre international en durabilité se retrouvent ainsi au Saguenay-Lac Saint-Jean.
Les principales actions durables de Contact Nature ?
- Achats biologiques et équitables
- Diminution et gestion des déchets en impliquant leurs clients
- Implication sociale relative à la pauvreté et à l’accessibilité au tourisme
De plus « ….on double nos compensations avec le programme Carbone Boréal relativement à notre secteur d’activités des transports et des équipements informatiques… », confirme Contact Nature.
Le défi pour les organisations et les PME pour réussir leur transition durable est de trouver les bons outils, les bonnes ressources pour réaliser un diagnostic et déterminer les bons indicateurs et mesures de performance par la suite. Contact Nature a opté pour l’autodiagnostic (ayant les compétences internes) et construit eux-mêmes leur tableau de bord à partir des conseils de Pierre Voyer de l’ENAP
De la même manière, quelles certifications, attestations ou labels faut-il considérer ? Contact Nature adhère à 1 % pour la Planète, aux Pages Vertes à titre d’entreprise test et considère également Recycle Québec.
Que ce soit pour les outils ou pour les certifications, l’étude initiée sur les comparables internationaux par Tourisme durable Québec avec l’Université de Sherbrooke dont les résultats seront rendus publics lors du symposium sur le tourisme durable du 3 novembre prochain, permettra aux organisations touristiques du Québec de se faire une tête sur les meilleures solutions sous les volets de la crédibilité/reconnaissance de ces outils/certifications et du temps/coûts à y consacrer comme PME/organisation.
En terminant Marc-André et Jenny, si vous avez des conseils à donner aux PME touristiques du Québec pour effectuer leur transition durable, quels seraient-ils ?
- Commencer à planifier (plan stratégique);
- Faut y croire. Vos valeurs doivent être non négociables. Vraies et authentiques afin de se respecter soi-même;
- Nourrissez l’aspect positif de votre démarche
Contact-Nature est membre de l’organisation Tourisme durable Québec.
Jean-Michel Perron, Tourisme durable Québec