L’achat local, c’est s’approvisionner d’aliments dont la provenance est proche de nous, que ce soit à l’échelle régionale ou provinciale. Certains adeptes de l’achat local vont jusqu’à suggérer un périmètre d’approvisionnement, aussi connu sous le concept de kilométrage alimentaire, variant entre 150 et 250 km. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) suggère une définition plus large de l’achat local, soit l’achat d’aliments produits ou même préparés dans la province. Chose certaine, ce mouvement qui a pris de l’ampleur durant les dernières années a des retombées non négligeables en ce qui concerne la préservation de notre environnement, la dynamisation de notre économie, ainsi que la qualité de nos aliments.
Pourquoi consommer local?
Environnement
Un des intérêts quant à la consommation locale est la réduction des gaz à effet de serre reliés au transport de nos aliments. Considérez que nos aliments voyagent en moyenne 2500 km pour se rendre sur nos tablettes d’épicerie (1). À titre d’exemple, la distance entre Montréal et Québec est d’environ 250 km. Vos aliments font donc cinq aller-retours avant d’aboutir dans votre assiette! En choisissant de vous approvisionner localement, vous pouvez donc réduire à une échelle de 10x le voyage moyen de vos aliments et donc les impacts négatifs de ce transport sur l’environnement.
Il est important de noter que lorsqu’on évalue les impacts environnementaux de l’alimentation, c’est la production même des aliments qui contribue le plus significativement à l’émission de gaz à effet de serre (2). Ainsi, dans le cadre de votre démarche d’achat local, il est aussi pertinent de privilégier les produits et les modes de productions peu émetteurs de gaz à effet de serre. Réduire la consommation de produits animaux ainsi que favoriser l’approvisionnement en aliments biologiques ou issus d’agriculture raisonnée (mode de production qui prend en compte la protection de l’environnement, la santé et le bien-être animal) sont deux exemples d’actions concrètes qui peuvent être jumelées à une consommation locale afin de maximiser l’effet positif de vos actions de consommation sur l’environnement (3).
Enfin, seulement 2% du territoire québécois est une zone agricole (4). C’est une ressource non renouvelable et, malgré sa rareté, hautement convoitée en raison de l’étalement urbain et divers projets commerciaux. Heureusement, au Québec, il y a une loi qui permet de protéger ces terres contre ces pressions. Cela étant dit, chaque consommateur peut contribuer à la pérennité de ces terres en encourageant les producteurs locaux qui les occupent.
Économie
À l’automne 2021, en pleine crise sanitaire, le gouvernement lançait le défi 12$ pour favoriser l’autonomie alimentaire québécoise (5). Ce défi est un exemple concret de l’impact que la consommation locale peut avoir pour notre économie d’ici. En bref, si chaque ménage remplaçait 12$ par semaine de ses achats étrangers par des aliments du Québec, la demande pour des produits alimentaires d’ici augmenterait de 1 milliard par an (5). Ces retombées économiques vont au-delà de la transaction elle-même, elles alimentent une chaîne d’approvisionnement locale complète. De plus, moins il y a d’intermédiaires dans cette chaîne, plus le circuit est court, et donc plus la part de valeur ajoutée qui revient aux agriculteurs est élevée.
Qualité
En réduisant le trajet entre le consommateur et le producteur, les aliments peuvent être cueillis à maturité et consommés lorsqu’ils regorgent de saveur et de fraîcheur. On peut penser aux croquantes pommes d’automne ou aux juteuses fraises de juin comme des exemples de cette qualité incomparable aux produits ayant été récoltés avant maturité et transportés sur de longues distances. En réduisant le chemin parcouru par nos aliments, ceux-ci ont besoin de moins d’emballage et de préservation, donc en plus de générer moins de GES, l’achat local engendre moins de déchets et de gaspillage alimentaire.
En consommant localement, il est aussi possible de se régaler de la diversité des aliments pouvant être cultivés sur notre territoire, et ainsi, de contribuer à conserver notre patrimoine agricole.
Comment s’y retrouver?
Certification et marques de commerces
Une certification est délivrée par un organisme certificateur qui détermine, par l’intermédiaire d’un audit externe, si l’entreprise répond aux standards et normes du cahier des charges de ladite certification. La certification peut concerner un produit (par exemple des aliments biologiques), ou des organisations (par exemple, Biosphère), et mène généralement à un logo reconnaissable par le public.
Les Aliments du Québec est la marque de certification la plus répandue et leurs logos facilitent le repérage d’aliments cultivés ou préparés au Québec. À ce jour, plus de 25 000 produits portent un des logos ci-bas. Repérez-les en magasin sur les emballages ou les étiquettes de prix.
Il existe aussi d’autres logos distinctifs que des groupes de producteurs utilisent pour identifier leurs produits québécois tels que les Fromages d’ici et les Cidres du Québec.
Enfin, les Tables de concertations bioalimentaires du Québec ont aussi développé des identifiants régionaux comme Les Créateurs de Saveurs pour les Cantons-de-l’Est afin de faire rayonner les produits de leurs territoires.
L’approvisionnement en circuit court
Les marchés fermiers et les kiosques à la ferme représentent la façon la plus directe et la plus concrète d’acheter localement. Ce mode d’approvisionnement va au-delà des bienfaits nommés plus tôt, mais permet aussi de tisser des liens de confiance avec vos producteurs et de s’éduquer sur la réalité agricole. Trouvez votre marché public en utilisant la carte interactive sur le site de l’Association des Marchés Publics du Québec (6).
Une autre alternative pour l’achat en circuit court est l’agriculture soutenue par la communauté, aussi connue sous le terme de « paniers bios ». Un principe selon lequel vous vous abonnez à une ferme près de chez vous et votre part des récoltes est livrée hebdomadairement dans un point de chute. Visitez le site du Réseau des fermiers de famille pour trouver un abonnement à proximité (7).
En tant qu’entreprise œuvrant dans le tourisme, vous êtes un vecteur pour l’achat local au tant au niveau de votre propre approvisionnement que via le lien privilégié que vous entretenez avec les touristes sur notre territoire. Renseignez-vous auprès de la table de concertation bioalimentaire de votre région pour découvrir les producteurs près de chez vous et démarrez vos démarches d’achat local (8). Finalement, consultez votre association touristique régionale pour découvrir les initiatives en agrotourisme de votre région et invitez vos touristes à aller à la rencontre de nos producteurs locaux.
Envie de rejoindre le mouvement Tourisme durable Québec? C’est par ici pour connaître les avantages et par ici pour l’adhésion.
Texte par pollinisatrice Alyssa Martone Martel de Traktour
Pour aller plus loin :
Sous toutes les coutures, balado sur la thématique de l’achat local
L’achat local : réflexions et conseils pour voir la vie en bleu, livre
Achat local et tourisme gourmand, lecture
Sources :
(1) Kilométrage alimentaire, Équiterre (2022)
(2) Alimentation et changement climatique : une alimentation plus saine pour une planète en meilleure santé, Nations Unies (2023)
(3) Agriculture raisonnée, Dictionnaire d’agroécologie (2018)
(4) La protection de nos terres, UPA (2023)
(5) Relance de l’économie et autonomie alimentaire- Le ministre Lamontagne lance le Défi 12 $, CISION (2021)
(6) Trouver votre marché public, AMPQ (2023)
(7) Le panier bio, Fermier·ère de famille (2023)
(8) À propos, Table de concertation bioalimentaire du Québec – TCBQ (2023)