27 octobre 2022

S’y retrouver dans la jungle des terminologies en matière de certification en tourisme

On entend souvent les termes : label, attestation, agrément, certification, accréditation, autant de dénominations qui font référence à la qualité d’un produit, processus ou organisation par rapport à des normes.

Mais comment s’y retrouver?

Isabelle Pécheux et Valérie Massalaz de Passion Terre vous proposent un éclairage sur les différentes terminologies utilisées en la matière. Lors de différentes formations portant sur les certifications applicables en tourisme, elles ont eu l’occasion de se plonger dans cette jungle d’appellations.

Voici donc un petit glossaire pour commencer.

 

Les définitions*

*Cliquez sur les termes directement dans le texte pour voir la définition complète du Lexique du Tourisme durable.

LABEL: Anglicisme du mot « étiquette ». Un label est une marque, un symbole ou une déclaration apposée sur un produit ou un service pour indiquer son origine, sa qualité et sa conformité avec les normes de fabrication. Les labels sont généralement émis par une agence gouvernementale ou une organisation industrielle.

Note: Un label selon le pays où il est attribué n’a pas toujours un caractère légal et officiel. Il peut provenir d’un organisme public ou privé et ne nécessite pas toujours d’audit indépendant.

Aperçu du résultat de recherche sur le moteur Ecosia et sur éléments Canva avec le mot Label

 

ATTESTATION:

En développement durable, une attestation est émise par une entité émettrice (association, organisme, entreprise) afin de témoigner de la véracité d’une auto-déclaration de bonnes pratiques faite par une autre entité, l’entité déclarante. L’attestation se concrétise généralement par le droit d’usage du logo accordé à l’entité déclarante par l’entité émettrice. Contrairement aux programmes de certification, les programmes d’attestation varient beaucoup quant à la rigueur des processus d’obtention qui impliquent parfois, mais pas systématiquement, le respect de normes et standards reconnus, la vérification de preuves, l’audit externe, l’indépendance des parties et le renouvellement. Bien que cette démarche présente un risque de biais à certains niveaux selon le processus de vérification utilisé, elle peut certainement servir d’outils de sensibilisation et encourager l’engagement envers la transition durable des organisations. A titre d’exemples, Aventure Écotourisme Québec (AEQ) délivre une attestation en écotourisme (Attesté écoutourisme). Les Pages Vertes et ICI on recycle + de Recyc-Québec sont d’autres exemples.

Attestation est aussi utilisé dans d’autres contextes. Selon la définition du Larousse une attestation est une « déclaration verbale ou plus souvent écrite témoignant d’une situation ou d’un fait. » Ainsi, une personne peut recevoir une attestation pour avoir complété un cours sur le développement durable par exemple.

 

Aperçu du résultat de recherche sur le moteur Ecosia et sur éléments Canva avec le mot attestation

 
CERTIFICATION:
 

Une certification est délivrée par un organisme certificateur qui détermine, par l’intermédiaire d’un audit externe mené par une tierce partie indépendante, si l’entreprise répond aux standards et normes de son cahier des charges. La certification peut concerner un produit (par exemple des aliments biologiques), des organisations (par exemple Biosphère) et parfois des processus ou des individus, et mène généralement à un logo reconnaissable qui permet d’informer le public.

En tourisme durable, il est souhaitable que les standards et normes utilisés par l’organisme certificateur soient officiellement reconnus par le Global Sustainable Tourisme Council (GSTC), la référence mondiale des certifications en tourisme durable.

Aperçu du résultat de recherche sur le moteur Ecosia et sur éléments Canva avec le mot certification

 

ACCRÉDITATION:

L’accréditation, est un processus qui valide les compétences des organismes et des personnes à réaliser certaines activités selon les normes et standards de l’organisme accréditeur.

Dans le cas du tourisme durable, le Global Sustainable Tourism Council (GSTC) (organisme accréditeur considéré comme l’autorité en la matière) exige que les organismes certificateurs qui veulent être accrédités GSTC respectent la norme ISO 17065 ainsi que ses propres critères de certification.

Ce processus permet généralement a l’organisme certificateur accrédité d’être plus crédible, d’être plus riguoureux dans ses processus de certification, et d’utiliser les logos reconnaissables par le public, selon les termes du contrat de licence.

A titre d’exemple, Earth Check (pour les destinations) et Green Destination sont deux organismes certificateurs accrédités par le GSTC. Un autre exemple serait l’accréditation «Associé LEED» pour le professionnels qui atteste de leur compétence dans la conception, la construction et l’exploitation de bâtiments durables.

Encore mêlé ??

 

 

 

Différence entre accréditation et certification

L’accréditation sert à reconnaître la compétence pour réaliser des activités selon des normes tandis que la certification valide le respect des exigences requises pour un produit, d’un système, d’une installation ou d’une personne (1).

Au-delà des appellations 

 

Notre point de départ pour étudier les différentes certifications applicables en tourisme a été le G.S.T.C (Global Sustainable Tourism Council).

Depuis 2007, cette OBNL a pour but d’aligner les principes du tourisme durable sur les 17 Objectifs du Développement Durable et de favoriser et diffuser la connaissance de ces principes. Ils ont établi et développé des standards internationaux (critères GSTC) pour les destinations et les entreprises touristiques.

 

Pourquoi réinventer la roue ?

 

Le GSTC permet de garantir une assurance/crédibilité pour la bonne application des principes du tourisme durable. Cet organisme ne certifie pas mais est en quelque sorte la référence en la matière et également « gardien » de la bonne application des principes du tourisme durable via deux paliers de reconnaissance :

  • Les opérateurs de certification ont des critères qui sont reconnus par le GSTC, cela signifie que leurs normes d’évaluation sont alignées sur celles du GSTC mais le processus de certification en lui-même n’est pas évalué.
  • Les opérateurs de certification sont accrédités (vous vous rappelez on l’a abordé tantôt ;-)) par le GSTC ce qui signifie que non seulement les critères mais également le modus operandi des opérateurs de certification (indépendance/impartialité) correspond aux standards du GSTC (2).

 

 Comment faire le bon choix?

Voici maintenant un tableau comparatif pour vous aider ainsi que quelques conseils qui n’ont bien entendu pas la prétention d’être des vérités absolues et qui sont à enrichir de vos commentaires et expériences dans le domaine. 

Tableau comparatif  – Jungle des certifications – aide mémoire Source : TDQ

Quelle que soit la démarche que vous souhaitez entreprendre pour encadrer votre transition par le biais d’une certification, il est important de vérifier :

  • Niveau de reconnaissance de la certification : internationale, nationale ou locale
  • Processus de certification : auto-déclaration, audit interne ou externe.
  • Fréquence de l’audit : annuel, aux deux ou trois ans
  • Durée de validité : 1 à 4 ans
  • Type d’accompagnement proposé : plateforme avec ou sans encadrement.

Qu’est ce qu’un audit?

L’audit, que l’on peut qualifier comme étant une procédure de contrôle de la conformité, est le dernier maillon de la chaine en vue de l’obtention d’une certification.

Il est important au moment de choisir une certification de vérifier quel type d’audit il s’agit. Il y en a deux types:

  • Audit interne : les auditeurs sont des employés de l’entreprise elle-même, mais pas rattaché directement au secteur d’activité qui fait l’objet de l’audit. Ceux-ci peuvent manquer de distance par rapport à l’objet de leur audit ainsi que de temps, de ressources et de connaissances méthodologiques.
  • Audit externe : l’audit est conduit par une firme externe (indépendante). C’est un gage d’objectivité, d’impartialité et de neutralité, bref, d’une démarche rigoureuse.

    Les audits externes peuvent être long et coûteux. Malgré tout, c’est un investissement rentable, car c’est un gage de crédibilité et de transparence et permet aussi d’améliorer le produit ou le service.

Qu’est-ce qu’une autoévaluation?

  • Autoévaluation : Une auto-évaluation porte sur un sujet donné et comporte des questions à répondre. Elle est généralement faite par le personnel d’une organisation. Il peut s’agir d’une première étape dans une démarche de certification ou d’attestation. Il est motivant de prendre conscience de tout ce qu’on fait déjà de bien !

    Il faut par contre faire attention dans ce type d’exercice, car il y a un risque que le personnel surévalue ses bonnes pratiques volontairement ou parce qu’il manque que de temps, de ressources et de connaissances méthodologiques. Un audit externe est plus rigoureux.

Seul un audit externe crédibilise la démarche et évite tout danger d’écoblanchiment. Toutefois, une entreprise qui n’a pas les ressources pour s’engager dans un processus rigoureux de certification peut tout de même avoir une démarche en développement durable qui tient la route et avoir des pratiques écoresponsables. Seulement, il n’est pas possible de le vérifier.

 

 

Nous espérons que ces informations vous auront permis d’y voir plus clair. Toutes vos suggestions et commentaires sont les bienvenus pour ensemble construire le tourisme de demain.

Texte par les pollinisatrices  Valérie Massalaz, Isabelle Pécheux de Passion Terre et Geneviève Turner de TDQ collaboration pollinisateur Olivier Donzelot de l’Hôtel Nomad

Sources :

Voir Lexique du Tourisme durable + 

(1) CERTIFICATION ET ACCRÉDITATION : QUELLES DIFFÉRENCES ?

(2) What is the difference between Certification, Accreditation, and Recognition?

(3) Les différents types d’audit qualité, Méthodes et outils de la qualité, Université de Lorraine, septembre 2013

 

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