1 mai 2023

Communication responsable : quand les babines suivent les bottines

Ordinateur portable

Simplement dit, prendre en considération les principes du développement durable pour toute forme de communication de notre organisation, c’est adhérer à la communication responsable.

Si le lien entre le développement durable et le développement social devient de plus en plus indissociable, la notion de responsabilité ne peut être dissociée de l’éthique (1). De fait, en matière de communication responsable, vos babines doivent suivre vos bottines!

Toutefois, avant de choisir quoi faire ou comment le faire, il est pertinent de se demander pourquoi on le fait.

Pourquoi communiquer de façon responsable?

En principe, la communication sert à créer une relation, à faire passer un message, à influencer et à véhiculer ses valeurs. En 2011, le Baromètre de la consommation responsable a révélé que les Québécois avaient une faible confiance envers les communicateurs, en particulier sur les sujets du développement durable (2). De ce point de vue, comment peut-on communiquer ses actions durables sans risquer de se faire accuser d’écoblanchiment? En étant transparent, clair et modeste (3). Tout simplement. 

Plusieurs raisons justifient de communiquer de façon responsable, et ce, au-delà de l’objectif de limiter les impacts négatifs de nos communications. Les voyageurs sont de plus en plus conscients des impacts environnementaux, sociaux et économiques de leurs choix (2). Vos pratiques durables les intéressent. De plus, c’est une façon de vous démarquer et de vous positionner favorablement dans l’esprit des consommateurs.

Par ailleurs, en informant et en sensibilisant au tourisme responsable, vous contribuez à développer une relation de proximité avec les voyageurs. Non seulement vos pratiques pourraient convaincre les clients actuels de continuer à vous choisir, elles pourraient aussi inciter les clients potentiels à opter pour votre organisation.

Par où commencer?

La mise en place d’un plan de communication responsable repose sur la gestion responsable:

  • des processus de communication (instaurer un document des processus à suivre en fonction des valeurs basées sur la responsabilité sociale, par exemple);
  • du contenu communicationnel (ne pas tromper le consommateur sur votre produit ou service, par exemple);
  • et des impacts du support communicationnel (mesurer l’impact carbone de vos campagnes de communication, par exemple) (2).

Idéalement, les enjeux du développement durable sont intégrés le plus en amont possible du processus de communication.

En premier lieu, il est important de se recentrer sur l’essentiel, en privilégiant la qualité à la quantité. Misez sur le contenu ciblé plutôt que sur la fréquence. Évaluez la pertinence de vos communications. À cette fin, est-ce essentiel de tenir une conférence de presse pour tel événement ou encore d’envoyer une énième infolettre dans une boîte de courriels saturée?

La planification et le contrôle jouent un rôle prépondérant dans le domaine des communications. Qui voulez-vous rejoindre? Quels sont les canaux les plus efficaces pour rejoindre? Quels sont vos objectifs et comment allez-vous les mesurer?

Des pistes pour rayonner

En ce qui a trait au message en lien avec l’écoresponsabilité, la communication promotionnelle est moins efficace que la communication informationnelle (2). Que ce soit sur place ou via un support virtuel ou imprimé, l’objectif est de sensibiliser la clientèle à vos actions durables et de l’encourager à y participer.

Quelques exemples d’actions que vous pourriez communiquer :

  • Meilleures pratiques en matière de gestion des matières résiduelles; d’efficacité énergétique; gestion de l’eau; transport; d’accessibilité universelle; d’approvisionnement responsable; d’équité au travail et d’environnement de travail. Votre fiche de membre du répertoire de TDQ vous permet de structurer vos pratiques écoresponsables par thématique, vous pouvez vous en inspirer.
  • Respect des écosystèmes et de la biodiversité. Par exemple, le Parc régional Kiamikaprécise qu’il se trouve au cœur d’une réserve de biodiversité de plus de 46 km2.
  • Implication sociale : bénévolat auprès d’organismes ou soutien à un secteur en lien avec votre activité. Entre autres, le Musée du Fjord souligne être membre honorifique de l’Ordre des Vingt-et-Un, en raison de services éminents rendus à la population et de son engagement envers la région.
  • Parrainage : remise d’un pourcentage de votre chiffre d’affaires à des organismes environnementaux ou pour le bien-être des communautés. À titre d’exemple, Karavaniers fait valoir son implication dans le secteur de l’éducation, par le biais de la Fondation Babu Chiri, au Népal.
  • Programme de compensation carbone des gaz à effet de serre générés par l’organisation ou les voyageurs.
  • Certifications, attestations, adhésion à une association de protection de l’environnement ou à un mouvement d’acteurs engagés comme Tourisme durable Québec!

Une démarche continue et évolutive

En somme, établir une  feuille de route qui s’arrime aux engagements que votre organisation entend tenir et qui intègre les dimensions du développement durable est un bon départ. En établissant une base solide sur laquelle bâtir, vous simplifiez votre travail à court, moyen et long terme.

Pour aller encore plus loin, vous pouvez miser sur l’élaboration, la formation et la mise en place d’une démarche de communication responsable basée sur l’ISO 26000 (une norme utilisée pour la RSE). La norme ISO 26000 présente des lignes directrices aux organisations qui s’engagent à fonctionner de manière socialement responsable et respectueuse de l’environnement (4).  Si vous avez besoin d’un coup de pouce pour communiquer de façon plus responsable, des professionnels en la matière peuvent vous aider. Recherchez-les dans notre répertoire des membres en choisissant le filtre Étapes du Parcours durable puis étape 6 : communication.

Image parcours durable

Quoi qu’il en soit, toute démarche engagée envers la communication responsable est un pas de plus en direction du développement durable. Et surtout, n’oubliez pas que la communication est une démarche continue et évolutive.

Texte par: Pollinisatrice Anne Robidoux de Service-conseil Anne Robidoux

Envie de rejoindre le mouvement Tourisme durable Québec?  C’est par ici pour connaître les avantages et par ici pour l’adhésion.

 

Pour aller plus loin :

Lecture

Lire aussi :

Sources :

  1. Développement durable et communications : au-delà des mots pour un véritable engagement, Solange Tremblay (2007)
  2. Tableau de bord de la communication responsable, Observatoire de la Consommation Responsable (2012)
  3. La communication responsable, Alice Audoin et (2010)
  4. Responsabilité sociétale – Découvrir ISO 26000, Organisation internationale de normalisation (ISO)
Partager cet article: