Le Lexique du tourisme durable veut permettre à tous les intervenants d’utiliser un langage commun, d’unifier la compréhension des termes et d’entamer ou de poursuivre la transition durable de façon cohérente pour tous; de servir de base commune pour les projets futurs en lien avec le tourisme durable au Québec; d’adopter une vision d’ensemble de la transition durable en tourisme et de mieux comprendre les interrelations entre les différentes thématiques et leurs importances. Il s’agit d’un outil évolutif qui se veut simple et informatif. Les définitions ont été adaptées au contexte touristique et des sections “Bon à savoir” permettent d’avoir un aperçu des différentes perspectives en lien avec chacune des notions.
Ce Lexique est, tout comme la transition durable, un projet collaboratif et évolutif. Si vous avez des commentaires, trouvez qu’il manque un point ou un angle essentiel à une définition ou encore, si vous notez une incohérence, n’hésitez pas à nous en faire part. Plusieurs experts et collaborateurs y ont d’ailleurs contribué, retrouvez-les tous ici.
L’expression « 5RVE » est une abréviation des mots suivants : Refuser, Réduire, Réutiliser, Réparer, Recycler, Valoriser (ou composter) et Éliminer. On parle aussi communément des 3RV, 3RVE ou même des 4R1C. Ces principes encouragent à réduire la quantité de déchets qu’on produit en adoptant des pratiques de consommation responsable. D’abord, refuser ce dont on n’a pas besoin, comme des serviettes changées tous les jours ou des items promotionnels inutiles. Réduire les quantités de ce dont on a vraiment besoin pour éviter de gaspiller ou surconsommer, comme les aliments. Réutiliser ce qu’on a déjà pour éviter d’acheter neuf ou acheter sur le marché de l’usagé. Remplacer la vaisselle jetable par de la vaisselle réutilisable en fait aussi partie. Réparer ce qui peut l’être pour prolonger la durée de vie, comme les électroménagers, le matériel informatique ou l’équipement de sport. Ensuite, trier correctement les matières résiduelles pour qu’elles puissent être transformées en de nouveaux produits, soit mettre au recyclage ce qui peut l’être et mettre au compost les matières organiques. L’objectif est d’envoyer à l’élimination seulement les déchets qui ne peuvent être réutilisés, réparés, recyclés ou valorisés.
L’acceptabilité sociale est le résultat d’un jugement collectif, d’une opinion collective envers un projet (petit ou grand), une politique ou encore les activités régulières d’une organisation. Le jugement se base sur les impacts positifs et négatifs perçus par les parties prenantes et parfois par la société en général. Acceptabilité sociale ne signifie pas unanimité, mais ce n’est pas non plus une simple majorité d’appuis si le projet nuit à des groupes vulnérables, par exemple. S’il n’y a pas de contestation, ça ne veut pas nécessairement dire que le projet ait obtenu l’acceptabilité sociale. L’absence de contestation peut être due à un désintérêt, à un manque d’information ou à de la simple tolérance. Rappelons aussi que l’opinion collective peut changer à tout moment si de nouveaux éléments surviennent! La communication, la concertation et la transparence à toutes les étapes d’une démarche sont des ingrédients qui peuvent répondre à ces défis.
L’accessibilité, c’est la possibilité d’avoir accès à quelque chose, que ce soit l’emploi, les vacances, les loisirs, la culture, le contact avec la nature, une alimentation saine, des options pour se déplacer de façon efficace, etc. Rendre quelque chose plus accessible, c’est donc éliminer ou réduire les obstacles à la participation de certaines personnes ou de certains groupes de personnes dans un souci d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI). Les gestionnaires touristiques doivent souvent rechercher l’équilibre entre la conservation et l’accessibilité du patrimoine, de la culture ou de la nature pour tous et toutes, car rendre le tourisme plus accessible peut engendrer un tourisme de masse et une surfréquentation de certains lieux. Les solutions incluent la gestion des flux touristiques et l’aménagement adéquat.
L’accessibilité universelle vise à éliminer les obstacles que vivent certaines personnes en raison d’une déficience motrice, auditive, visuelle, cognitive ou intellectuelle lorsqu’elles utilisent un produit ou un service, accèdent à de l’information ou évoluent dans un lieu. Dans une approche d’équité, diversité et inclusion (EDI), l’accessibilité universelle vise à ce que ces personnes profitent des mêmes opportunités que les autres de façon autonome. Cela s’applique à la clientèle comme au personnel. Une pente douce pour entrer dans un lieu, des sous-titres pour personnes malentendantes et un audioguide pour les personnes malvoyantes en sont quelques exemples. Soulignons que la réponse aux besoins particuliers d’un groupe favorise une expérience adaptée et agréable pour un plus grand nombre de personnes (incapacité due à une blessure temporaire, personnes âgées, familles avec poussette, etc.), ce qui est certainement un avantage pour les entreprises. La formation des membres du personnel au service à la clientèle pour qu’ils puissent mieux assister cette clientèle fait partie des bonnes pratiques.
L’accréditation, c’est un processus qui valide les compétences des organismes et des personnes à réaliser certaines activités selon les normes et standards de l’organisme accréditeur.
Le Global Sustainable Tourism Council (GSTC) est l’organisme accréditeur considéré comme l’autorité en tourisme durable. Il exige que les organismes certificateurs (courrament appelés « certification », par exemple Green Destinations ou EarthCheck pour destinations) qui veulent être accrédités GSTC respectent la norme ISO 17065 ainsi que ses propres critères de certification. Ce processus permet généralement à l’organisme certificateur accrédité d’être plus crédible, d’être plus rigoureux dans ses processus de certification et d’utiliser les logos (voir : Label) reconnaissables par le public, selon les modalités du contrat de licence.
Un autre exemple serait l’accréditation « Associé LEED » pour les professionnels et professionnelles qui attestent de leur compétence dans la conception, la construction et l’exploitation de bâtiments durables.
L’adaptation aux changements climatiques, c’est se préparer aux perturbations climatiques et trouver des solutions pour réduire la vulnérabilité des organisations et renforcer leur résilience. On peut prévenir et réduire les impacts négatifs ou encore profiter des nouvelles opportunités. L’achalandage touristique dépend fortement des conditions climatiques (neige, soleil, niveau d’eau des rivières, etc.) et est donc grandement affecté par le réchauffement et les aléas climatiques. Pour s’assurer de poursuivre ses activités à long terme, il faut planifier en tenant compte du climat futur. Diversifier ses activités sur quatre saisons, réaménager des sentiers ou installer des infrastructures adaptées et durables sont quelques exemples. Selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), une stratégie équilibrée mise sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), afin de faire sa part pour limiter le réchauffement, et sur l’adaptation, pour mieux vivre dans la nouvelle réalité climatique qui s’installe.
Les aléas climatiques sont des événements pouvant compromettre la sécurité des gens et entraîner des dommages sur les populations, les activités et les milieux. Ce peut être soit des évolutions tendancielles (augmentation des températures de l’air ou de l’eau, augmentation des précipitations, diminution de l’enneigement, etc.), soit des extrêmes climatiques (sécheresse, inondation, vague de chaleur, tempête, verglas, etc.). Plusieurs aléas affectant le Québec sont plus fréquents et s’intensifient déjà avec les changements climatiques : canicules, inondations estivales et automnales, érosion côtière, cycle gel-dégel/redoux ou incendies de forêt. D’autres devraient s’atténuer comme les froids extrêmes.
Selon le dictionnaire Le Robert, l’adjectif « alternatif » s’emploie entre autres pour décrire quelque chose qui s’oppose à un courant majoritaire. Dans le contexte du développement durable, on l’utilise pour parler d’approches ou de solutions visant à remplacer les façons de faire moins durables et équitables. On entend parfois parler de « tourisme alternatif ». Cette expression désigne d’autres façons de faire du tourisme par rapport à ce qui se fait massivement, le « tourisme de masse » : tourisme durable, tourisme équitable et solidaire, tourisme lent, écotourisme, etc. « Mobilité alternative » ou « transport alternatif » sont deux autres expressions courantes qui regroupent tous les modes de transport alternatifs à l’automobile en solo (marche, vélo, transports collectifs, covoiturage, etc.).
L’amélioration continue se définit comme un mode de gestion qui fait appel à la créativité de tous les membres de l’organisation pour favoriser l’adoption d’améliorations graduelles, et ce, au quotidien. Il s’agit donc d’adopter une culture d’innovation et de se tenir à jour des tendances et des nouveautés, notamment les solutions aux enjeux de développement durable. Pour citer Yvon Chouinard, fondateur de Patagonia : « La durabilité n’existe pas. Il n’y a que des niveaux. C’est un processus, pas un véritable objectif. Tout ce que vous pouvez faire, c’est y travailler ». À mesure que l’organisation acquiert des connaissances et qu’elle avance, des ajustements sont nécessaires. Il s’agit d’actualiser son diagnostic, son plan d’action, ses objectifs et ses indicateurs de performance sur une base annuelle au minimum.
L’aménagement extérieur et l’architecture de paysage font partie de la conception durable des bâtiments. Il s’agit de tenir compte de l’impact du bâtiment sur son environnement immédiat et ses utilisateurs et utilisatrices. On parle des terrasses et balcons, des piscines, du stationnement et du pavage, des jardins et de l’aménagement paysager, l’éclairage, etc. Par exemple, l’effet d’îlot de chaleur est réduit et la gestion de l’eau de pluie est améliorée grâce aux plantations de végétaux et aux surfaces imperméables (pavage) réduites. La biodiversité est favorisée par les arbres et fleurs indigènes. La pollution lumineuse nocturne est limitée par l’éclairage bien réfléchi. Les impacts environnementaux sont amoindris grâce à l’utilisation de matériaux durables. Le milieu de vie de la communauté est enrichi par des aménagements qui s’intègrent harmonieusement au quartier. La liste pourrait continuer.
L’anthropocentrisme est une façon de voir le monde qui place l’humain au centre de tout et considère la nature comme une ressource à exploiter pour répondre aux besoins humains. La valeur qui est accordée aux éléments naturels repose uniquement sur leur utilité pour l’être humain. Plusieurs problèmes environnementaux contemporains en découlent (pollution, épuisement des ressources, perte de biodiversité, etc.). En éthique environnementale, qui se divise en deux branches, soit le biocentrisme et l’écocentrisme, on reconnaît plutôt le rôle de chacun de ces éléments dans le fonctionnement des écosystèmes. Le biocentrisme et l’écocentrisme proposent un changement de paradigme, une vision alternative où tous les êtres vivants – animaux, insectes et plantes – ont une valeur intrinsèque que l’être humain devrait apprécier et respecter.
Utilisation commerciale ou non, par une personne, un groupe de personnes ou une organisation, d’éléments culturels appartenant à une autre culture que la sienne, généralement minoritaire, d’une manière qui est jugée offensante, abusive ou déplacée. L’appropriation culturelle consiste à utiliser les vêtements, la musique, la cuisine ou les savoirs traditionnels d’un peuple, ainsi que d’autres aspects de sa culture, sans son approbation. Les éléments culturels ne sont habituellement pas adoptés de façon permanente par la personne ou le groupe de personnes qui les utilise. En tourisme, un exemple d’appropriation culturelle serait un entrepreneur allochtone qui commercialise ou promeut une habitation traditionnelle ou une activité autochtone dans son offre touristique sans collaboration ou partenariat avec une communauté ou une personne autochtone.
S’approvisionner de façon responsable, c’est intégrer le développement durable dans les processus d’achat des organisations. Concrètement, ça veut dire utiliser des critères environnementaux, sociaux et économiques qui concernent l’ensemble du cycle de vie des biens et services pour faire de meilleurs choix lors de l’achat. On pourrait par exemple privilégier des produits qui ont des impacts environnementaux plus faibles lors de l’étape de fabrication (comme les produits biologiques ou issus de l’écoconception), qui nécessitent moins de transport (produits locaux), qui consomment moins d’eau ou d’énergie en phase d’utilisation, qui sont recyclables ou compostables en fin de vie, etc. On peut aussi privilégier des fournisseurs issus de l’économie sociale, dont les propriétaires sont issus des minorités culturelles, qui ont des démarches crédibles en matière de durabilité, qui respectent les droits de la personne et du travail, etc.
L’atténuation des changements climatiques consiste à mettre en place des actions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) ou à renforcer les puits de carbone (réservoirs absorbant le carbone comme les océans, les forêts et les sols). Les efforts de réduction des GES sont essentiels pour limiter les changements climatiques causés par nos trop fortes émissions dans l’atmosphère. Le réchauffement mondial est déjà bien entamé, et certains phénomènes ont des impacts économiques, sociaux et environnementaux déjà observables et s’accentueront dans le futur. Comme les bénéfices de ces efforts se font en général ressentir plusieurs années plus tard, il est important de les combiner avec des solutions d’adaptation aux changements climatiques, qui permettront aux organisations de renforcer leur résilience dans cette nouvelle réalité climatique qui s’installe.
En développement durable, une attestation est émise par une entité émettrice (association, organisme, entreprise) afin de témoigner de la véracité d’une auto-déclaration de bonnes pratiques faite par une autre entité, l’entité déclarante. L’attestation se concrétise généralement par le droit d’usage du logo (label) accordé à l’entité déclarante par l’entité émettrice. Contrairement aux programmes de certification, les programmes d’attestation varient beaucoup quant à la rigueur des processus d’obtention qui nécessitent parfois, mais pas systématiquement, le respect de normes et standards reconnus, la vérification de preuves, l’audit, l’indépendance des parties et le renouvellement. Bien que cette démarche présente un risque de biais à certains niveaux selon le processus de vérification utilisé, elle peut certainement servir d’outil de sensibilisation et encourager l’engagement envers la transition durable des organisations. À titre d’exemple, Aventure Écotourisme Québec (AEQ) délivre une attestation en écotourisme (Attesté écotourisme). Les Pages Vertes et ICI on recycle + de Recyc-Québec sont d’autres exemples.
Les audits sont utilisés dans différentes démarches, dont celles menant à l’obtention d’une certification en tourisme durable. L’audit requiert une impartialité et donc la notion d’indépendance de l’auditeur. La notion inclut toujours des aspects de contrôle, de vérification, de documentation, de surveillance et d’inspection d’un processus. En bref, l’audit sert à évaluer la conformité d’une organisation ou d’un produit en regard de critères ou normes.
Il y en a deux types en ce qui concerne les certifications en tourisme durable:
Audit par l’organisme certificateur: les auditeurs sont à l’emploi de l’organisme certificateur lui-même et respectent des normes établies.
Audit par une tierce partie indépendante de l’organisme certificateur: l’audit est conduit par une firme externe et indépendante de l’organisme certificateur
En tourisme, la recherche d’authenticité, c’est la recherche de ce qui est vrai, basé sur des faits ou fait de la même façon que l’orignal et dans le respect des traditions. Cette recherche découle de la volonté de certaines clientèles de vivre des expériences porteuses de sens ainsi que de la peur d’être trompé par une mise en scène. L’authenticité est au cœur de l’attractivité des lieux archéologiques et historiques, des rencontres avec la population locale, de la nature préservée de l’intervention humaine, etc. Elle est toujours en partie subjective pour le touriste, l’objet de ses perceptions et de ses ressentis. Selon certains auteurs, tout peut devenir authentique avec le temps en lien avec la nostalgie, l’histoire et le patrimoine – le Père Noël, les mascottes, les parcs d’attractions – à condition de jouer le jeu. La perception d’authenticité est importante, car elle a une forte incidence sur la satisfaction de la clientèle. L’authenticité est aussi importante pour les communautés d’accueil afin de conserver leur patrimoine et leurs valeurs. Pour être durable, le tourisme doit les respecter.
Une auto-évaluation porte sur un sujet donné et comporte des questions à répondre. Elle est généralement faite par le personnel d’une organisation. Il peut s’agir d’une première étape dans une démarche de certification ou d’attestation. Il est motivant de prendre conscience de tout ce qu’on fait déjà de bien!
Les bâtiments durables sont des constructions qui, tout au long de leur cycle de vie, répondent aux besoins de leurs utilisateurs, qui ont une empreinte écologique limitée et dont les coûts sont raisonnables.
Du point de vue social, le bâtiment répond donc aux besoins actuels et peut s’adapter à des usages futurs, en assurant confort et sécurité, en respectant l’identité culturelle de son milieu et en favorisant l’inclusion sociale ainsi que l’accessibilité universelle (handicaps divers).
Côté environnement, il utilise des matériaux à faible empreinte écologique, consomme peu d’énergie, est orienté pour profiter de la chaleur naturelle du soleil, limite les pertes de chaleur, la production de gaz à effet de serre (GES) et de déchets ainsi que l’utilisation de l’eau, etc. Sa localisation favorise la mobilité durable.
Du point de vue économique, ses coûts de construction sont raisonnables et sa bonne performance environnementale permet des économies pendant l’exploitation, par exemple grâce à l’efficacité énergétique. Il génère des impacts positifs sur l’économie locale.
Le bien-être animal concerne la manière dont un animal évolue dans les conditions qui l’entourent. Lors d’interactions avec l’être humain, on parle du traitement éthique de l’animal, tant sauvage que domestiqué, c’est-à-dire l’adoption de pratiques soucieuses de la qualité de vie telle que l’animal lui-même en fait l’expérience. En tourisme, ça concerne les zoos, l’observation en milieu naturel, des activités comme le traîneau à chiens ou l’équitation, etc. Se soucier de la qualité de vie d’un animal, c’est de répondre à ses besoins fondamentaux s’il est en captivité ou ne pas y nuire s’il est en liberté (p. ex. besoins de sécurité, d’espace, de tranquillité, d’alimentation, de socialisation et d’expression de comportements normaux). Les interactions avec l’humain ne devraient pas causer de peur ni de stress. Les personnes qui ont la responsabilité d’animaux doivent aussi connaître les indicateurs de leur santé physique et psychologique (p. ex. comportements, interactions, blessures et symptômes de maladie, etc.), afin de fournir les soins nécessaires et adapter les infrastructures et équipements.
Le bilan carbone est l’inventaire des gaz à effet de serre (GES) émis ou captés par les activités d’une organisation, d’un territoire ou d’un individu sur une année. Il se mesure en tonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (éq. CO2) et il permet à l’entreprise de parvenir à une bonne évaluation de ses émissions directes ou indirectes. Cet inventaire permet de concevoir et de mettre en place par la suite un plan d’action pour réduire ses émissions. C’est en général la première étape qui permet d’aboutir à un diagnostic de son empreinte carbone. Le point fort d’un bilan carbone est qu’il permet de prioriser des actions de réduction là où l’impact est le plus grand des émissions sur lesquelles on a le contrôle (ce qui peut différer selon les types d’organisations et les types d’activités). Le bilan carbone sert aussi d’indicateur pour suivre la progression d’un plan de carboneutralité en relatif ou en absolu. On peut aussi l’utiliser pour connaître les quantités d’émissions à compenser pour atteindre la carboneutralité.
Le biocentrisme et l’écocentrisme sont deux approches en éthique qui proposent une façon de voir le monde qui s’oppose à l’anthropocentrisme. L’anthropocentrisme place l’humain au centre de tout et considère la nature comme une ressource à exploiter pour répondre aux besoins humains. Le biocentrisme et l’écocentrisme proposent un changement de paradigme, une vision alternative où les êtres vivants – animaux, insectes et plantes – ainsi que les écosystèmes ont une valeur intrinsèque que l’être humain devrait apprécier et respecter. Une valeur qui ne repose pas seulement sur leur utilité pour l’être humain, mais plutôt sur le rôle de chacun de ces êtres dans le fonctionnement des écosystèmes. Il s’agit aussi de deux approches de protection des êtres vivants qui comportent quelques différences. Le biocentrisme cherche à préserver la nature de l’intervention humaine. L’écocentrisme tient davantage compte du fait que la qualité de vie humaine dépend de l’écosystème et, par conséquent, permet certains usages. Dans un parc naturel, par exemple, cette différence se manifesterait par la propension à créer davantage d’aires de conservation strictes ou de secteurs où les activités récréatives sont permises.
Un produit est dit « biodégradable » si, après usage, il peut être décomposé naturellement par des organismes vivants (bactéries, champignons, algues). Lors de la biodégradation, la matière organique se décompose en divers éléments naturels, principalement de l’eau, du dioxyde de carbone et de l’humus. La biodégradabilité est l’un des paramètres les plus importants pour caractériser l’impact environnemental d’un produit organique. Elle dépend de la faculté du produit à être dégradé et de sa vitesse de décomposition, qui varie en fonction des conditions du milieu telles que l’humidité, la température, la lumière, etc.
Face à l’enjeu de la pollution due aux plastiques à usage unique, une offre d’emballages biodégradables se développe. Cependant, un produit biodégradable ne veut pas forcément dire « écologique », car sa vitesse de dégradation peut être très lente et il peut contenir des additifs toxiques qui peuvent contaminer l’environnement. Alors attention à l’écoblanchiment! Ce qui est biodégradable n’est donc pas nécessairement compostable (ne crée pas du bon compost 100 % naturel et riche en nutriments). À l’inverse, ce qui est compostable est biodégradable.
La biodiversité correspond à la variété de toute vie sur Terre, sous toutes ses formes et fonctions. Elle désigne l’ensemble des êtres vivants terrestres, marins et aquatiques (plantes, bactéries, animaux, humains) ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Elle représente aussi les interactions qu’ont les espèces entre elles et avec leurs milieux. La biodiversité joue un rôle essentiel au maintien de la vie sur Terre en fournissant oxygène, eau potable et nourriture, et en contribuant au bien-être des humains. En plus de fournir matières premières et énergie, ses bienfaits écologiques sont nombreux : régulation du climat, captation de gaz carbonique, purification de l’eau et de l’air, pollinisation, stabilisation de l’érosion, fertilisation des sols, pharmacopée, etc. Ces services rendus par la nature ont une valeur inestimable et ils doivent être reconnus pour qu’on puisse les protéger. La diversité biologique au Québec est riche et attire les touristes de partout dans le monde. On compte plus de 40 000 espèces de plantes et d’animaux sauvages dans des écosystèmes très variés (p. ex. toundra, taïga, sapinière, forêt feuillue et fleuve Saint-Laurent). Beaucoup d’activités touristiques en dépendent et permettent de découvrir cette faune et cette flore typique.
Le terme « biologique », lorsqu’il qualifie des produits, signifie que ceux-ci n’utilisent pas de produits chimiques (pesticides, herbicides, arômes artificiels, additifs, etc.) nocifs pour la santé. On parle souvent de produits alimentaires, mais aussi de produits de nettoyage, cosmétiques, de soins corporels, etc. En agriculture « bio », tout le processus de production s’assure de ne pas utiliser des herbicides, pesticides, engrais artificiels ou autres substances nocives. Ce type d’agriculture encourage plutôt les pratiques qui accroissent la biodiversité et qui réduisent les impacts négatifs sur l’environnement tout en favorisant la santé et le bien-être des humains et des animaux. Pour les produits cosmétiques, il s’agit de produits composés majoritairement d’ingrédients d’origine naturelle comme le miel, la cire ou les végétaux et issus de l’agriculture biologique. Les clientèles sont de plus en plus sensibles à la provenance et à la qualité des aliments dans les restaurants, par exemple, ainsi qu’aux produits utilisés dans les hôtels (entretien ménager, shampoing, lessive, etc.).
Tout comme les « solutions fondées sur la nature », le biomimétisme est une approche qui consiste à s’inspirer de la nature pour résoudre des problèmes humains. Le biomimétisme étudie les formes, les processus et les systèmes présents dans la nature pour trouver des solutions d’écoconception innovantes, notamment pour des produits, des bâtiments et des technologies, et améliorer leurs impacts environnementaux et sociaux. Ceux qui le pratiquent reconnaissent que la société humaine et l’économie sont étroitement liées à la nature et que l’être humain a énormément à apprendre de son fonctionnement et des stratégies d’adaptation que la faune et la flore ont développé à travers des millénaires d’évolution. Appliqué au tourisme, le biomimétisme sert d’inspiration pour développer les activités tout en préservant la biodiversité, les ressources, les activités humaines et le bien-être.
En tourisme, la capacité de support ou de charge réfère à la quantité de personnes qu’un espace (une destination, un écosystème, une communauté, un attrait, une infrastructure, etc.) peut recevoir dans une période de temps donnée avant que celui-ci se détériore temporairement ou pour toujours. Ce concept porte sur plusieurs dimensions, dont la capacité physique des lieux, la capacité d’assumer tous les coûts liés à la fréquentation, la perception des communautés d’accueil, etc. Plusieurs aspects sont davantage qualitatifs que quantitatifs. Lorsque la capacité de charge est dépassée, il y a des problèmes de dégradation de l’environnement et de gestion des déchets, des pénuries d’eau, des dommages aux infrastructures, des tensions entre les populations résidentes et les touristes menant à une perte de l’acceptabilité sociale, une perte d’authenticité de l’expérience, un manque de ressources financières et de main-d’œuvre, etc.
La carboneutralité fait référence à un bilan carbone dont la somme des émissions moins les suppressions et les compensations est égale à zéro. Pour une entreprise ou un territoire, il faut d’abord faire un inventaire de ses émissions dans un périmètre défini, les réduire par des projets vérifiables et rechercher à l’extérieur du périmètre des suppressions d’émissions équivalentes au résiduel (voir : Compensation carbone). L’objectif de neutralité carbone a été popularisé dans l’Accord de Paris en 2015, qui a préconisé de « parvenir au plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre dans les meilleurs délais ». Selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 au plus tard est le seul scénario probable permettant de limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C en raison de la corrélation directe entre le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre.
Une certification est délivrée par un organisme certificateur qui détermine, par l’intermédiaire d’un audit mené par une tierce partie indépendante, si l’entreprise répond aux standards et aux normes de son cahier des charges. La certification peut concerner un produit (p. ex. des aliments biologiques), des organisations (p. ex. Biosphère) et parfois des processus ou des individus, et elle mène généralement au droit d’utiliser un logo reconnaissable qui permet d’informer le public, aussi appelé label. Toutefois, l’utilisation d’un logo n’est pas nécessairement garant d’un processus de certification et pourrait très bien provenir d’un processus d’auto-évaluation ou d’attestation par exemple.
Mise en garde : ce terme est parfois utilisé à tort pour parler de programmes qui ne répondent pas à la définition de certification.
On parle de changements climatiques lorsque des modèles de température établis depuis longtemps commencent à se modifier (en général, sur 30 ans). De grandes périodes de changements ont déjà eu lieu au cours de l’histoire de la Terre, dues principalement à des variations naturelles (rayonnement solaire, etc.). Depuis la révolution industrielle, la planète se réchauffe à un rythme sans précédent. C’est pourquoi la période de changements climatiques que nous vivons actuellement est souvent appelée « réchauffement planétaire ». Les activités humaines qui relâchent des gaz à effet de serre (GES) – attribuables surtout à la combustion des énergies fossiles, à la déforestation et à l’agriculture – contribuent à ce que la chaleur reste emprisonnée et sont en grande partie responsables de ce changement accéléré. Ce réchauffement a de graves conséquences (phénomènes météorologiques extrêmes, élévation du niveau de la mer, perte des habitats), en plus de perturber les économies nationales et de menacer la santé et la vie des populations. Pour lutter contre les changements climatiques, les pays ont adopté l’Accord de Paris pour limiter l’augmentation de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius.
La communauté autochtone s’entend des groupes sociaux et des collectivités qui se sont construits à travers le temps et dont les membres partagent des caractéristiques sociales, culturelles et économiques distinctes. La communauté représente un facteur identitaire important, un support, un repère et un sentiment d’appartenance pour les membres qui en font partie. Il s’agit aussi du lieu géographique où certains membres des Premières Nations résident, aussi connu sous le nom de « réserves ». Les Autochtones vont souvent se référer à leur communauté, surtout lors de présentations (par exemple, « Je suis Innu (nation) de la communauté de Natashquan »). Tout projet de développement du tourisme autochtone devrait être souhaité et porté par la communauté d’accueil, conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui encourage leur pleine participation pour toute question qui les concerne.
Une communauté désigne un groupe qui partage une identité commune, basée notamment sur une localisation géographique, une appartenance culturelle ou un intérêt particulier. En tourisme, on nomme « communauté d’accueil » ou « population locale » les collectivités qui reçoivent les touristes dans leur milieu de vie. Elles sont une partie prenante de première importance. Pour que le tourisme soit pérenne et harmonieux, il ne doit pas les priver d’un accès au territoire ou de ressources essentielles telles que l’eau (voir : Conflit d’usage). Il doit aussi favoriser l’autodétermination de ces populations, c’est-à-dire le fait qu’elles participent pleinement au développement et à la prise de décision, par exemple grâce à des mécanismes de consultation et de concertation. Ainsi, on ne doit plus penser le tourisme pour le touriste seulement. Il doit aussi contribuer à améliorer la qualité de vie des communautés d’accueil en répondant à leurs besoins et aspirations. Par exemple, une offre de commerces variés plaira à toutes et à tous, tout comme de nouveaux parcs, etc.
La communication responsable se situe à la rencontre du développement durable et des actions de communication. Elle englobe une diversité de pratiques qui s’appuient sur la transparence et l’éthique. Elle fait la promotion de produits et services durables tout comme elle encourage des comportements responsables et évite d’inciter à adopter une conduite allant à l’encontre du développement durable. Finalement, elle s’assure de minimiser les impacts des campagnes elles-mêmes grâce à l’écoconception des supports de communication. Par exemple, un événement peut décider de ne pas tenir de conférence de presse et de n’utiliser aucun support imprimé. La communication responsable s’intègre dans toutes les actions de communication, mais est particulièrement importante lors de la mise en valeur des pratiques écoresponsables.
La compensation carbone consiste à acheter volontairement des « crédits » équivalents à une certaine quantité d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Les crédits peuvent être achetés pour équilibrer ou neutraliser un bilan carbone par la compensation des émissions qu’on ne peut pas réduire. Un individu ou une organisation peut mesurer l’empreinte carbone d’un déplacement ou de toutes ses activités, puis acheter des crédits auprès d’organisations qui utilisent cet argent pour financer des projets qui réduisent les émissions ou emprisonnent les GES de l’atmosphère (séquestration), afin de freiner le réchauffement climatique. La compensation carbone peut être utilisée pour parvenir à la carboneutralité. Elle fait partie des stratégies d’atténuation des changements climatiques.
Un individu peut, par exemple, décider de compenser ses voyages en avion ou ses déplacements quotidiens en voiture en soutenant des projets de plantation d’arbres qui vont permettre de séquestrer l’équivalent de GES émis. La compensation carbone est une stratégie complémentaire à la réduction de ses émissions et ne devrait pas remplacer ces efforts indispensables. Elle est souvent critiquée, car elle peut servir à faire de l’écoblanchiment.
Résidus alimentaires, résidus verts (feuilles, gazon) et fibres de papier souillées; le qualificatif « compostable » est utilisé pour décrire un matériau qui peut être transformé en compost dans des conditions de compostage appropriées. La biodégradation d’une matière est un processus naturel, alors que le compostage est un processus contrôlé par l’humain. Pour que la matière soit considérée comme étant compostable, elle doit répondre à certains critères encadrés par des normes.
Face à l’enjeu de la pollution due aux plastiques à usage unique, une offre d’emballages compostables se développe. En théorie, le plastique compostable devrait se décomposer en éléments naturels dans un délai similaire à celui qu’il faut pour composter les restes alimentaires et les résidus verts. Il ne devrait pas laisser de résidus visibles ou libérer des substances toxiques dans le sol.
Le compostage est un processus de transformation par lequel une matière organique (nourriture, feuilles mortes, etc.) se dégrade rapidement dans des conditions contrôlées pour produire du compost. Il s’agit d’un produit particulièrement riche en nutriments qui est utilisé comme fertilisant en agriculture. Le compostage peut se faire à petite échelle à la maison. Il est aujourd’hui déployé à grande échelle dans les villes pour diminuer la quantité de matières résiduelles envoyées à l’enfouissement et réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Comme le méthane qui se dégage de la décomposition de ces matières organiques dans ces sites contribue grandement aux changements climatiques, le compostage est une solution précieuse. Les usines de biométhanisation peuvent même le transformer en énergie renouvelable! Le compost, c’est génial, mais il ne faut pas oublier que la réduction à la source des quantités d’aliments gaspillés sera plus bénéfique pour l’environnement (voir : 5RVE).
La concertation est une méthode de gestion, une façon de faire contribuer plusieurs acteurs à un but. Lors d’un processus de concertation, ceux-ci se rassemblent pour parler d’enjeux communs et mieux les comprendre, afin de s’entendre sur des solutions. Un but pourrait être de développer l’offre touristique de façon cohérente et complémentaire dans une région. La concertation est plus participative que la consultation, car la prise de décision est davantage partagée et les actions de chacun sont coordonnées pour unir les forces et éviter les dédoublements. Tout type d’organisation peut la pratiquer : publique ou privée, grande ou petite. C’est une bonne pratique d’inclusion. Selon le contexte, les acteurs impliqués peuvent être différents paliers de gouvernement, des entreprises et des associations professionnelles, des communautés autochtones, des citoyens, etc. Bref, toutes les parties prenantes légitimes et en mesure de contribuer.
Les conflits d’usage surviennent lorsque des acteurs utilisent ou souhaitent utiliser un territoire ou une ressource à des fins différentes et difficilement compatibles. Le problème peut être causé par une quantité limitée d’une ressource. Par exemple, dans un milieu où l’eau est rare, la consommation d’eau dans l’hôtellerie en diminue la disponibilité pour la population locale. L’enjeu peut aussi être au niveau d’activités contradictoires, par exemple l’exploitation forestière à proximité de lieux de villégiature, la présence de sports motorisés dans un lieu fréquenté par des adeptes d’observation de la faune, etc. Cet enjeu est entre autres lié à l’aménagement du territoire et à la gestion des flux touristiques.
La conservation est un terme général qui englobe un ensemble d’interventions dont les objectifs sont la préservation de la biodiversité, le rétablissement d’espèces ou le maintien des services écosystémiques au bénéfice des générations actuelles et futures. En d’autres mots, la conservation vise à prévenir les formes d’exploitation de la nature qui l’endommagerait ou la détruirait. La conservation comprend la protection, notamment par la désignation d’aires de conservation, de réserves et de parcs. Elle comprend aussi la restauration des écosystèmes et l’utilisation durable des ressources.
La consommation responsable s’apparente à l’approvisionnement responsable, à la différence qu’elle désigne les choix des consommateurs plutôt que ceux des organisations. Il s’agit, pour le consommateur, de prendre en compte les critères du développement durable plutôt que simplement le rapport qualité-prix dans ses décisions d’achat. Ainsi, la consommation responsable est à la fois respectueuse de l’environnement, bénéfique pour l’économie (notamment locale), bonne pour la santé, ainsi que positive pour la société aujourd’hui et pour les générations à venir. On entend souvent dire qu’acheter, c’est voter. En effet, le consommateur peut influencer les entreprises à travers ses choix et la rétroaction qu’il leur donne. De leur côté, les organisations touristiques peuvent favoriser la consommation responsable en proposant par exemple des aliments sains, locaux et végétariens dans leurs menus. Elles peuvent aussi proposer des souvenirs écoresponsables dans leur boutique, offrir des options de mobilité durable, etc.
Dans le contexte d’un processus de certification, d’accréditation ou d’attestation, les critères d’évaluation désignent les éléments à mettre en place ainsi que la performance minimale qu’une organisation doit atteindre pour l’obtenir. Par exemple, les critères mondiaux du Global Sustainable Tourism Council (GSTC) sont utilisés comme référentiel par les organismes de certification.
La culture fait référence aux valeurs, pratiques, traditions, modes de vie et formes d’expression d’un groupe social, qui caractérisent son identité. Selon le ministère de la Culture et des Communications du Québec, elle inclut les éléments matériels et immatériels, tels que la langue, les arts visuels et de la scène, la musique, la littérature, les coutumes et les traditions, les pratiques religieuses et les formes d’expression populaires. Les éléments ayant une importance artistique ou historique constituent le patrimoine culturel.
En usage courant, « culture » peut se référer aux activités culturelles, incluant les arts, spectacles, musées, sites historiques et loisirs culturels. Ces activités peuvent s’adresser tant à la population locale qu’aux touristes. Le tourisme culturel met l’accent sur la découverte et l’appréciation de la culture et du patrimoine d’une destination.
En développement durable, le cycle de vie d’un produit, d’un service ou d’un procédé désigne l’ensemble des étapes de sa vie, c’est-à-dire l’extraction des matières premières, leur transformation en composant puis en produit fini (ou fabrication), l’emballage et la distribution, l’utilisation puis ce qu’on en fait à la fin de sa vie utile. Dans une entreprise de services, ça inclut le cycle de vie des biens, de l’énergie et des autres ressources nécessaires pour rendre le service. C’est ce système linéaire que l’économie circulaire vise à remplacer, en réintroduisant les ressources rejetées dans la boucle, en allongeant la durée de vie des produits, etc.
Le modèle du cycle de vie des destinations est utile pour comprendre les différentes étapes de l’évolution du développement et de l’attractivité touristique pour ensuite anticiper les problématiques économiques, sociales et environnementales qui sont susceptibles de survenir à chacune de ces étapes. Leur appellation peut varier d’un auteur à l’autre, mais on peut les résumer ainsi : la destination émergente (faible affluence et peu d’infrastructures), la destination peu développée (croissance de l’achalandage, nouvelles infrastructures, début de l’investissement étranger) et la destination très développée qui vit du tourisme de masse, où il y a danger d’excéder la capacité de support avec des épisodes de surtourisme. Des investissements sont nécessaires à chaque étape pour préserver l’environnement et le tissu social, sous peine de voir l’attractivité touristique décliner en laissant un vide économique en plus des écosystèmes dégradés. La théorie peut aussi s’appliquer à des produits, infrastructures, etc.
La décarbonation, c’est la mise en place, par une entreprise, une industrie, un territoire, etc., de différentes mesures visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) afin d’atteindre les objectifs nationaux et internationaux de lutte aux changements climatiques. Ces mesures incluent le remplacement des énergies fossiles par des énergies renouvelables (voir : Transition énergétique), l’amélioration de l’efficacité énergétique et le recours à la capture et au stockage des GES. Pour réaliser la décarbonation, par exemple au niveau de la mobilité, on va aussi agir sur l’aménagement du territoire, éviter les déplacements non essentiels, favoriser les déplacements actifs, etc.
La décroissance est un appel à arrêter volontairement et collectivement la course à la croissance économique, pour bâtir des sociétés plus soutenables, plus justes et plus démocratiques. C’est une invitation à réduire notre production de marchandises (biens et services) et notre consommation en partageant davantage ce qu’il nous faut pour vivre et en décidant ensemble. Façon de penser popularisée dans les dernières années pour aborder les grands enjeux de notre monde actuel, la décroissance propose de faciliter des actions génératrices d’impacts positifs (partager, mettre en commun, réparer, faire soi-même, etc.) en sollicitant la solidarité et la mutualisation des ressources. Il s’agit d’un changement de paradigme, d’intention et de valeurs qui met l’accent sur l’amélioration de notre qualité de vie et la préservation de nos milieux. Les entreprises touristiques qui s’inscrivent dans le mouvement pour la décroissance ne visent pas à croître à tout prix, mais plutôt à adopter des pratiques internes plus démocratiques et à tendre vers une production locale et écologique pour engendrer un épanouissement au travail ainsi que le respect de la nature et des communautés.
Le démarketing comprend un ensemble de pratiques de marketing qui visent à décourager la demande des consommateurs ou de certains segments de clientèle en particulier, de manière temporaire ou permanente. Dans le contexte touristique, l’idée consiste à utiliser les outils du marketing afin de limiter l’achalandage lorsqu’il y a un risque de dépasser la capacité de charge d’un lieu. On peut tout simplement arrêter de faire la promotion de certains lieux considérés comme incontournables, pour en mettre d’autres en valeur; rediriger les budgets de promotion de la haute saison vers d’autres périodes moins achalandées; réaffecter des budgets de marketing à des fins de gestion des flux; appliquer des quotas ou des tarifs d’entrée, etc.
Le terme « développement » désigne généralement le progrès dans une zone géographique ou pour une population : avancées technologiques, amélioration des conditions de vie, etc. Les gouvernements et les entreprises, par exemple, y contribuent par leurs activités. Pour être qualifié de durable, le développement doit être basé sur une vision à long terme et viser l’équilibre entre les dimensions environnementale, sociale et économique des activités de développement. Dit autrement, le développement durable répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.
Le diagnostic est une étape très importante d’une transition durable dans une organisation. Pour le réaliser, on commence par répertorier les initiatives déjà en place et, si possible, mesurer sa performance sur certaines thématiques (p. ex. sa gestion des matières résiduelles (GMR) ou de l’énergie) afin de bien connaître son point de départ. Les programmes de certification en tourisme durable ou en développement durable proposent d’ailleurs des questionnaires et des outils pour le faire. Il en ressort une analyse des forces, faiblesses, opportunités et contraintes permettant d’identifier des enjeux environnementaux, sociaux et économiques prioritaires. La prochaine étape est l’élaboration d’une stratégie ou d’un plan d’action.
La diversité, c’est la présence de personnes aux caractéristiques différentes au sein d’une organisation, d’un conseil d’administration, d’une équipe de travail ainsi que leur représentation, par exemple, dans les différentes actions de communication. Ces caractéristiques comprennent l’âge, le genre, le niveau d’éducation, la religion, l’origine ethnique, la langue, la situation de handicap, le statut d’Autochtone ou d’immigration, les responsabilités de parents et l’orientation sexuelle. La diversité peut être favorisée et valorisée notamment dans les processus de recrutement de personnel. Cependant, elle doit s’accompagner de pratiques inclusives, sans quoi son plein potentiel ne pourra se déployer.
Le sens premier de cet adjectif est de décrire quelque chose qui « est de nature à durer longtemps ». La signification du terme « développement durable » en découle. Cet adjectif permet de décrire un objet, une action ou une activité qui vise à satisfaire aux principes de développement durable. Les termes « durable » et « responsable » sont très proches, et peuvent être des synonymes dans certains contextes.
L’écoblanchiment, ou « greenwashing », c’est l’utilisation trompeuse (intentionnelle ou par inadvertance) d’arguments portant sur de bonnes pratiques écologiques ou responsables dans les communications, visant à influencer les clients ou à améliorer l’image d’une entreprise. L’information communiquée peut être vraie ou fausse. L’utilisation est trompeuse lorsque l’importance relative des bonnes pratiques est exagérée, c’est-à-dire que les bénéfices réels pour l’environnement du produit ou du service sont minimes, ou alors que la démarche de transition durable mise en valeur est partielle ou peu solide. Les mauvaises pratiques les plus courantes sont : les promesses excessives, l’information insuffisante (manque de transparence) et les images trop suggestives. Ceux qui s’y adonnent ne sont pas nécessairement mal intentionnés et sont parfois mal informés. Pour éviter l’écoblanchiment, un message doit contenir suffisamment d’information et un vocabulaire clair, il doit n’y avoir aucune ambiguïté sur la portée réelle de la démarche de développement durable annoncée, etc.
Le biocentrisme et l’écocentrisme sont deux approches en éthique qui proposent une façon de voir le monde qui s’oppose à l’anthropocentrisme. L’anthropocentrisme place l’humain au centre de tout et considère la nature comme une ressource à exploiter pour répondre aux besoins humains. Le biocentrisme et l’écocentrisme proposent un changement de paradigme, une vision alternative où les êtres vivants – animaux, insectes et plantes – ainsi que les écosystèmes ont une valeur intrinsèque que l’être humain devrait apprécier et respecter. Une valeur qui ne repose pas seulement sur leur utilité pour l’être humain, mais plutôt sur le rôle de chacun de ces êtres dans le fonctionnement des écosystèmes. Il s’agit aussi de deux approches de protection des êtres vivants qui comportent quelques différences. Le biocentrisme cherche à préserver la nature de l’intervention humaine. L’écocentrisme tient davantage compte du fait que la qualité de vie humaine dépend de l’écosystème et, par conséquent, permet certains usages. Dans un parc naturel, par exemple, cette différence se manifesterait par la propension à créer davantage d’aires de conservation strictes ou de secteurs où les activités récréatives sont permises.
L’écoconception est une façon de concevoir des produits, des services ou des procédés en tenant compte des questions environnementales et sociales, afin de réduire les impacts négatifs tout au long du cycle de vie, c’est-à-dire de l’extraction des matières premières jusqu’à ce qu’on en fait en fin de vie utile. Une démarche d’écoconception débute par une évaluation de l’existant pour ensuite chercher à l’améliorer, en gardant en tête les besoins de la clientèle. Cela inclut le choix de matériaux non polluants, la quantité de matériaux utilisés, la facilité d’entretien et de réparation, la possibilité de recycler ou de composter les matières en fin de vie, etc. L’écoconception se pratique beaucoup dans le domaine des emballages, de la construction écologique (voir : Bâtiment durable), de la conception d’un site web, etc. Une entreprise de services, comme il y en a beaucoup en tourisme, peut concevoir des expériences touristiques dont les impacts négatifs sur le milieu sont les plus faibles possibles. Elle peut aussi utiliser des critères d’écoconception dans une politique d’approvisionnement responsable.
Les gouvernements, les banques et d’autres bailleurs de fonds pratiquent l’écoconditionnalité lorsqu’ils intègrent des exigences (des conditions) quant au respect de l’environnement pour donner du financement. Ils utilisent par exemple les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) pour déterminer l’admissibilité aux programmes (nature des projets visés par le programme), comme critères de sélection (aspect écoresponsable intégré à la grille d’évaluation) ou pour justifier la bonification du montant. Cette pratique permet d’assurer une plus grande cohérence entre les politiques et les actions en matière de développement durable. Par exemple, avant de donner une commandite, Recyc-Québec impose le respect de sa politique d’événements écoresponsables.
L’écofiscalité désigne toutes les mesures fiscales (taxes, impôts, crédits et exonérations) et certaines autres (tarification, amendes, etc.) qui s’appuient sur les principes de l’utilisateur-payeur, de pollueur-payeur ou de l’internalisation des coûts dans le but soit de décourager les activités et comportements dont les impacts sur l’environnement sont négatifs, soit d’encourager ceux qui sont bénéfiques. Ces mesures peuvent s’appliquer aux individus comme aux entreprises. Les exemples comprennent la tarification de l’eau ou des déchets, les péages routiers, les taxes sur l’essence, sur le carbone et le marché du carbone et bien d’autres. La difficulté est de proposer des mesures qui répondent aux objectifs cités plus haut et qui sont acceptables socialement.
L’écologie est la science qui étudie les interactions des êtres vivants entre eux et avec leur milieu. L’ensemble des êtres vivants, de leur milieu de vie et des relations qu’ils entretiennent forme un écosystème. L’écologie fait partie de la discipline plus vaste qu’est la science de l’environnement (ou science environnementale). En comprenant les interactions qu’ont les êtres vivants entre eux (d’une même espèce ou non) et avec leur habitat, il est possible de mieux saisir les impacts que peuvent avoir les activités humaines (et touristiques) sur l’ensemble de la biosphère (ou des organismes vivants).
On utilise l’adjectif « écologique » pour désigner un produit, un service ou un comportement qui respecte l’environnement, mais l’adjectif ne s’emploie pas en parlant d’une personne. Voici quelques exemples de comportements qu’on pourrait qualifier d’écologiques : faire attention à sa consommation d’énergie, utiliser des modes de transport durables, réduire ses déchets, etc. Acheter des produits écologiques est une belle façon de prendre soin de l’environnement, mais attention à l’écoblanchiment. Un produit, par exemple de nettoyage, ne devrait pas être étiqueté « écologique » sans se conformer à un programme de certification formel et rigoureusement contrôlé par un organisme indépendant (voir : Label). EcoLogo est le seul programme officiel au Canada.
L’économie circulaire est un système de production, d’échange et de consommation visant à optimiser l’utilisation des ressources à toutes les étapes du cycle de vie d’un bien ou d’un service. Optimiser veut dire utiliser les produits plus souvent (location, etc.), prolonger la durée de vie des produits ou des composants (réparation, revente, etc.), puis donner une nouvelle vie aux ressources (recyclage, compostage, etc.). Cette nouvelle approche vise à réduire l’empreinte écologique des produits et à contribuer au bien-être des individus et des communautés en nous éloignant du modèle linéaire dominant (extraire-fabriquer-utiliser-jeter), car il est à la source de nombreux problèmes environnementaux et n’est pas viable sur une planète aux ressources limitées. On parle de circularité puisque les différentes stratégies d’économie circulaire permettent de réintroduire les ressources rejetées dans la boucle de fabrication ou de réutilisation.
Plusieurs termes sont utilisés à tort ou à raison comme des synonymes, et les définitions ne font pas toujours l’unanimité : économie collaborative, de partage, pair à pair (peer to peer)… Tourisme durable Québec (TDQ) choisit de retenir une vision large de ce concept. Il s’agit donc de différents modes de consommation, tels que la location à court terme, l’emprunt, le don et la revente, qui visent à augmenter l’usage ou la durée de vie de biens dans une logique d’économie circulaire. Les échanges peuvent être monnayés ou non et se faire entre particuliers ou par l’intermédiaire d’entreprises ou d’associations (p. ex. les bibliothèques d’outils ou l’autopartage avec Communauto). Vieille comme le monde, l’économie de partage s’est renouvelée grâce à l’essor du numérique qui a permis l’invention de plateformes qui facilitent la mise en relation des personnes qui ont un bien ou une compétence à partager, et celles qui en ont besoin. Saviez-vous que le covoiturage à travers Amigo Express répond à cette définition, tout comme les petites annonces sur Kijiji, Facebook et compagnie? Il se partage des outils, des équipements de sport, des voitures, des espaces de stationnement ou de camping, etc.
L’économie sociale regroupe des entreprises qui exercent des activités économiques à des fins sociales, c’est-à-dire qu’elles vendent des produits et services dans le but de répondre aux besoins de leurs membres ou de leur communauté plutôt que dans le but de faire un profit. Elles peuvent dégager des profits, mais ceux-ci sont réinvestis dans l’entreprise pour, par exemple, améliorer les emplois ou développer de nouveaux services. Ces entreprises sont exploitées suivant des règles de gouvernance démocratique. Les coopératives, les mutuelles et les organismes à but non lucratif (OBNL) en font partie. Elles s’inscrivent particulièrement bien dans les principes sociaux et économiques du développement durable.
En écologie, un écosystème est un milieu défini formé par un ensemble d’organismes vivants en interaction avec leur environnement. À grande échelle, on parle d’écosystèmes pour identifier des régions géographiques (p. ex. les zones arctiques, les océans, les tourbières, la forêt boréale), mais à une échelle plus petite, il s’agit de milieux de vie (p. ex. une souche d’arbre, un lac) où se jouent beaucoup d’interactions, souvent de nature alimentaire (l’un mange l’autre). Leur fonctionnement est souvent complexe et l’intervention humaine sur ceux-ci peut avoir de graves conséquences. Il est important d’améliorer la compréhension de ces interactions pour mieux protéger ces écosystèmes. Comme acteurs touristiques, nous devons nous assurer que nos activités ne les fragilisent ou ne les perturbent pas.
L’écotourisme est une forme de tourisme qui vise à faire découvrir un milieu naturel tout en préservant son intégrité écologique, c’est-à-dire sans l’affecter négativement. Il comprend des activités d’interprétation des composantes naturelles ou culturelles du milieu et nécessite l’adoption d’une attitude respectueuse envers l’environnement. Il fait aussi appel à des notions de développement durable et entraîne des bénéfices socioéconomiques pour les communautés locales et régionales.
L’effet rebond, c’est lorsque l’amélioration de certains produits ou de certaines technologies fait augmenter la demande de biens, de ressources naturelles et d’énergie plutôt que de la réduire comme c’était prévu. C’est un phénomène qui se produit très souvent, notamment sur le plan de l’efficacité énergétique. Par exemple, lorsque les voitures gagnent en efficacité, les automobilistes ont tendance à rouler plus souvent, plus loin, et achètent au final plus d’essence. L’effet rebond peut aussi être indirect. Les automobilistes qui économisent sur l’essence achèteront autre chose qui peut générer autant ou davantage d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Si l’intention est de rendre les véhicules moins polluants pour réduire les émissions, l’objectif n’est pas atteint. Par ailleurs, le numérique est une autre industrie qui cause de grands effets rebonds. C’est pourquoi il ne faut pas tout miser sur l’innovation technologique pour répondre aux enjeux du développement durable (voir technocentrisme).
L’efficacité énergétique réfère à l’utilisation judicieuse de l’énergie pour satisfaire des besoins sans sacrifier le confort des usagers et usagères. Il s’agit d’utiliser le moins d’énergie possible, qu’il soit question d’énergie fossile (pétrole, charbon, gaz naturel, etc.) ou d’énergie renouvelable (hydroélectricité, énergie solaire et éolienne, etc.). Cela concerne autant les bâtiments que les équipements (voitures, électroménagers, ampoules, etc.). L’efficacité énergétique dépend de comportements permettant de faire des économies d’énergie comme baisser le chauffage, éteindre les lumières, ne pas laisser couler l’eau chaude, etc. Elle dépend aussi des technologies (p. ex. thermostat intelligent), des stratégies (p. ex. écoconception) et des façons de faire (p. ex. orientation de la maison) pour diminuer ou gérer la consommation d’énergie. Dans les bâtiments, cela concerne le chauffage de l’air et de l’eau, l’isolation, l’éclairage, la fenestration, la ventilation, etc.
L’embourgeoisement fait référence à une transformation socioéconomique d’un quartier, par exemple, causée par l’arrivée progressive de nouvelles personnes plus fortunées qui viennent y habiter, ce qui augmente le coût de la vie au détriment de ceux et celles qui y résidaient déjà. Dans le contexte touristique, on parle aussi de l’arrivée d’une nouvelle clientèle qui n’a pas les mêmes besoins et ne recherche pas les mêmes commerces. Lorsqu’il commence à y avoir « trop » de touristes, la population locale finit parfois par ne plus fréquenter le quartier ou en être exclue, et les lieux peuvent perdre leur authenticité.
La qualité d’un emploi dépend de plusieurs éléments. Il y a évidemment le salaire, mais aussi les conditions dans lesquelles se passe le travail (effort physique, confort, niveau de risque), les avantages sociaux (congés, assurances, etc.), les horaires et la conciliation travail et vie personnelle, la sécurité d’emploi (permanent ou saisonnier, temps plein ou partiel, contractuel), la formation et les possibilités de développement de carrière, les pratiques en matière d’équité, diversité et inclusion (EDI), etc. La satisfaction et le bien-être au travail peuvent être des indicateurs de performance intéressants dans le contexte actuel sociétal et de pénurie de main-d’œuvre. Pour répondre aux nouvelles attentes et aux enjeux liés aux conditions de travail, de plus en plus d’organisations se questionnent et s’adaptent en proposant des façons de travailler différentes (horaires flexibles, leadership bienveillant, aménagement des heures, etc.) pour attirer et retenir le personnel.
L’empreinte carbone est un bilan carbone intégrant le cycle de vie d’un produit ou d’un service. Elle sert à mieux évaluer la contribution des activités humaines aux changements climatiques, ce qui se mesure par les émissions de gaz à effet de serre (GES) de ces activités. On peut mesurer l’empreinte d’un produit, d’une entreprise, d’un territoire ou du mode de vie d’un individu. Autrement dit, il s’agit de la trace que les activités humaines laissent sur l’environnement pendant tout leur cycle de vie, quantifiée en émissions de GES. L’empreinte carbone est considérée comme étant plus exhaustive que le bilan carbone, car elle permet de comptabiliser la somme de toutes les émissions produites sur le territoire ou par l’entreprise ainsi que les émissions liées aux produits importés et consommés, desquelles sont soustraites les émissions liées aux produits exportés. Cette empreinte permet ainsi de calculer l’impact carbone de notre consommation « réelle ».
L’empreinte écologique est une mesure, en nombre d’hectares, de la superficie des terres productives et des eaux nécessaires pour répondre aux besoins liés à la consommation humaine (production des biens et services que nous consommons) et pour absorber les déchets que nous produisons. En d’autres termes, c’est un indicateur qui comptabilise la pression exercée par les humains sur les ressources naturelles et les « services écosystémiques » fournis par la nature. On peut mesurer l’empreinte écologique d’une personne, d’une entreprise, d’un pays ou d’une ville. On calcule donc l’empreinte d’un objet (un ordinateur, une voiture, un meuble, etc.) grâce à l’analyse du cycle de vie, en considérant la surface moyenne liée aux ressources nécessaires à l’extraction et au transport des matériaux, à sa fabrication, à son fonctionnement et à son élimination.
Les énergies renouvelables sont des énergies provenant de sources naturelles (eau, vent, soleil, etc.) et qui se renouvellent aussi rapidement qu’elles sont consommées, contrairement aux énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) qui mettent des millions d’années à se constituer. L’utilisation des énergies renouvelables génère beaucoup moins d’émissions de gaz à effet de serre (GES), c’est pourquoi on les appelle aussi souvent des « énergies vertes » ou « énergies propres ». Il y a toutefois une nuance. L’énergie nucléaire est considérée comme une énergie « propre » car elle émet peu de GES, mais elle n’est pas renouvelable. La production de déchets nucléaires, leur gestion ainsi que leur longévité peuvent également être plus risquées. Pour atténuer les changements climatiques, il faut rapidement passer des combustibles fossiles aux énergies renouvelables (voir : Transition énergétique) : énergie solaire, éolienne, géothermique, hydraulique et biomasse.
La première étape d’une transition durable dans une organisation est l’engagement et la structuration. Il s’agit d’affirmer sa volonté à agir concrètement pour le développement durable. Prendre cet engagement survient au terme d’une période de réflexion qui devrait avoir impliqué la direction de l’organisation ainsi que ses parties prenantes clés, comme son personnel, ses actionnaires, etc. Un engagement contient par exemple une vision et de grands objectifs pour la démarche. Il s’accompagne d’une structure : responsabilités, échéanciers, ressources à mobiliser, etc. Une politique de développement durable peut être un document qui vient officialiser cette étape.
L’adjectif « équitable » fait référence à un traitement juste, impartial et qui ne désavantage personne. L’équité diffère de l’égalité, car elle nécessite de s’adapter aux besoins spécifiques des personnes pour leur offrir un traitement équivalent en termes de droits, d’avantages, d’obligations et d’opportunités.
L’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) sont des valeurs qui contribuent à une culture d’entreprise saine et durable. Ils sont souvent cités ensemble.
La diversité, c’est la présence de personnes aux caractéristiques différentes au sein d’une organisation, d’un conseil d’administration, d’une équipe de travail, etc., comme l’âge, le genre, l’origine ethnique, la langue ou la situation de handicap.
L’équité, c’est le traitement juste des personnes, quelles que soient leur identité et leurs caractéristiques. L’équité diffère de l’égalité, car elle nécessite de s’adapter aux besoins spécifiques des personnes. Par exemple, l’égalité, c’est la carte d’assurance maladie pour tous. L’équité, ce sont des examens de prévention réguliers pour les personnes plus à risque.
L’inclusion concerne la création d’un environnement de travail, d’études, de loisir, etc. sans discrimination, où tous les gens sont respectés dans leur diversité et ont un accès équitable aux mêmes possibilités. Pour ça, il faut s’adapter et supprimer les obstacles qui nuisent à la participation de certaines personnes.
L’éthique est une branche de la philosophie qui s’intéresse aux valeurs qui guident les actions des humains en société. Les valeurs deviennent des idéaux à atteindre et permettent de juger de ce qui est moralement bien ou mal, juste ou injuste. L’éthique varie d’un endroit à l’autre en fonction notamment de normes culturelles et de croyances, et elle s’applique à l’échelle individuelle et collective. À l’échelle collective, les lois, les règles et les codes d’éthique sont des exemples d’instruments qui permettent de réaliser l’idéal partagé. Les actions qui vont dans le sens de l’idéal deviennent des devoirs et des obligations, notamment dans les codes de déontologie professionnelle, avec pour but de guider les décisions. Cependant, l’éthique, c’est plus que suivre un code de déontologie. C’est aussi utiliser son jugement pour choisir la conduite la plus appropriée lorsqu’une situation pose un dilemme. Au-delà des devoirs, les conséquences des actions sont aussi importantes pour juger de la meilleure chose à faire.
N. B. Lorsqu’il est utilisé comme adjectif, le mot « éthique » fait référence à quelque chose, comme un comportement, qui est conforme à ce qui est accepté comme étant juste ou bon dans une situation particulière.
Le concept d’externalité est utilisé en économie pour décrire une situation dans laquelle une personne ou une organisation prend une décision (de consommer ou de produire) sans bien considérer les impacts négatifs ou positifs sur les autres, et sans les dédommager. Ces impacts représentent des coûts ou des bénéfices, monétaires ou non, qui ne sont pas pris en compte par l’offre et la demande, et qui constituent donc une faiblesse de notre économie. Voici un exemple d’externalité négative : l’utilisation des énergies fossiles pollue l’air et entraîne des effets sur la santé de la population en plus de contribuer aux changements climatiques. Cependant, dans leur décision, ceux et celles qui utilisent ces énergies tiennent seulement compte des avantages et des inconvénients pour eux-mêmes. Résultat : les quantités vendues d’énergies fossiles dépassent l’équilibre qui maximiserait le bien-être collectif. Le tourisme de masse est un autre exemple de situation qui peut générer des externalités négatives (p. ex. la pollution ou la concentration de touristes qui peut gêner la population locale). Différents outils peuvent être utilisés pour forcer l’internalisation des coûts (taxes, prix planchers), tenir compte des bénéfices (subventions, prix plafonds) ou restreindre les quantités (quotas, permis).
Une activité humaine émet différents gaz à effet de serre (GES) responsables des changements climatiques. Les principaux sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O). Certains gaz ont un plus grand potentiel de réchauffement, c’est-à-dire par exemple qu’une petite quantité de méthane contribue beaucoup plus au réchauffement planétaire que la même quantité de CO2. C’est pourquoi les facteurs d’émission sont utiles. Ils permettent de répondre à la question : « Combien de GES sont émis pour 1 kWh de gaz naturel? ». Ce sont des ratios entre la quantité de ressources utilisées et la quantité de GES émis. Ce sont des valeurs mathématiques (chiffres) qu’on utilise dans une formule. Ces calculs servent à convertir les émissions des différents gaz en une unité commune, appelée équivalent CO2 (éq. CO2). Grâce à l’équivalent CO2, il est possible de calculer son empreinte carbone ainsi que comparer des technologies et des sources d’énergie entre elles.
L’abréviation ESG désigne les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance qui permettent d’évaluer la performance d’une organisation en matière de responsabilité sociale d’entreprise (RSE). Ces facteurs sont de plus en plus utilisés par les investisseurs publics et privés afin d’évaluer les risques et perspectives liés à leurs choix de financement (voir : Écoconditionnalité). En effet, le monde des affaires comprend aujourd’hui qu’une bonne performance financière à court terme ne suffit pas pour bâtir des organisations résilientes. Les analystes s’intéressent aux rapports de développement durable publiés par les entreprises, à la couverture médiatique et à d’autres outils.
La fuite de revenus touristiques ou la fuite touristique, c’est la différence entre les dépenses totales engagées par un touriste pour voyager, et la part enregistrée dans le pays d’accueil (ou la destination spécifique). Puisque de nombreux pays cherchent à développer le tourisme au nom des retombées économiques, les fuites touristiques sont dignes d’attention. C’est un enjeu éthique qui est une source d’inégalités. Dans les pires cas, moins du quart des dépenses restent dans l’économie nationale, et encore moins dans l’économie locale. Dans les pays développés à économie de marché, les fuites sont beaucoup plus faibles. Voici quelques-unes des principales sources de fuites :
– Frais et commissions des agences de voyages et du réseau de distribution;
– Assurances voyage, taxes payées dans le pays de résidence, etc.;
– Transport fourni par des compagnies étrangères : vols, location de voiture, etc.;
– Hébergements, attractions et autres prestataires de propriété étrangère;
– Tout bien importé pour répondre aux exigences des touristes : nourriture, souvenirs, etc.;
– Salaires versés à du personnel étranger.
Le gaspillage alimentaire se définit comme toute partie comestible d’un aliment qui sera perdue ou jetée au lieu d’être consommée. Il peut se produire à différents stades de la chaîne alimentaire, notamment pendant la production, le transport, la transformation, la distribution, la vente et la consommation. C’est à cette dernière étape que survient la moitié du gaspillage au Canada, soit chez les individus.
En restauration, une grande partie de ce qui est jeté est pourtant comestible. C’est un problème quand on pense aux impacts environnementaux de ce gaspillage ainsi qu’aux faibles marges de profit dans l’industrie. Réduire le gaspillage équivaut à réduire ses coûts! Pour lutter contre le gaspillage, il faut d’abord en cerner les sources (quels aliments et à quels moments). Des produits qui deviennent périmés sans avoir été cuisinés? Des retailles de viande et de légumes qui pourraient être utilisés dans d’autres plats? Des restes de table, car les portions sont trop grosses? Ensuite, il est possible d’agir au niveau de l’approvisionnement, de la gestion de l’inventaire et de la préparation des aliments pour optimiser l’utilisation des denrées. Avec les surplus, on peut aussi faire des dons à des organismes de charité, une belle forme d’implication sociale.
Certains gaz présents naturellement dans l’atmosphère contribuent à retenir la chaleur près de la surface de la Terre et sont responsables de la modification du climat par leur potentiel de réchauffement. Ces gaz qui produisent un effet de serre sont formés naturellement de vapeur d’eau, de dioxyde de carbone (CO2), de méthane (CH4) ainsi que de protoxyde d’azote et d’ozone. Sans l’effet de serre, la planète serait 33 degrés Celsius plus froide. Aujourd’hui, les fortes émissions de CO2 émises par la combustion des carburants fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel), par la fabrication du ciment et par la déforestation, de même que les émissions de méthane et de protoxyde d’azote (venant en majeure partie de l’agriculture), contribuent à augmenter les températures (donc l’effet de serre) et à réchauffer le climat. Dans l’industrie touristique, la plus grande part des émissions de GES est attribuable au transport.
La gestion des flux touristiques, c’est un ensemble de mesures qui visent à mieux encadrer le nombre de touristes et leurs déplacements sur un territoire ou un site. On peut gérer de façon préventive pour éviter les problèmes, ou encore de façon réactive lorsqu’on constate que la fréquentation dépasse la capacité de support. Le but est de préserver le patrimoine naturel, culturel, historique, etc. Des exemples de stratégies de gestion des flux touristiques seraient de diminuer le nombre de visites ou encore de mieux les répartir dans le temps et dans l’espace, en mettant en place des quotas ou des frais d’entrée, des techniques de démarketing, différentes façons d’informer la clientèle et de leur proposer des alternatives, des aménagements, etc. Une bonne gestion combine plusieurs stratégies afin d’éviter de déplacer le problème plutôt que de le régler.
La gestion des matières résiduelles (GMR) est un processus qui vise à réduire l’impact des déchets sur l’environnement et la santé en mettant en place des stratégies efficaces pour la collecte, le transport, le traitement, le recyclage, la valorisation et l’élimination des matières résiduelles, soit les déchets, les matières organiques compostables, les matières recyclables, les résidus de construction, les équipements et meubles défectueux ou démodés, etc. Selon la manière dont elles sont gérées, les matières résiduelles peuvent causer des dommages à l’environnement : émissions de gaz à effet de serre (GES), pollution des sols, de l’air et de l’eau, etc. Gérer les matières de façon responsable et minimiser ses déchets est un défi qu’on peut relever en appliquant la hiérarchie des 5RVE : la réduction à la source, le réemploi, le recyclage, la valorisation (compostage) et l’élimination. Les Québécoises et Québécois produisent en moyenne 25 tonnes de matières résiduelles non dangereuses chaque minute! Pourtant une grande proportion peut encore être utile lorsque réintroduite dans les boucles de consommation et de production (voir : Économie circulaire) ou pour la production d’énergie renouvelable.
En opposition à la gestion verticale, les modèles de gestion horizontale tendent à réduire, voire à éliminer, les échelons hiérarchiques dans les organisations, en impliquant le personnel dans les processus décisionnels. L’objectif est d’intégrer dans la culture organisationnelle des principes d’humanité pour permettre à chacun et chacune d’exploiter son plein potentiel créatif et productif. La réduction des paliers à franchir pour prendre des décisions facilite l’agilité et la rapidité de réaction face aux changements à apporter.
Cependant, l’horizontalité ne suppose pas l’abolition de toute structure. Pour fonctionner correctement, les organisations horizontales doivent définir un cadre bâti sur les principes de la bienveillance, de l’autonomie et de la transparence.
Bien que chaque organisation horizontale présente des caractéristiques de gestion qui lui sont propres, certains concepts se retrouvent invariablement :
– des leaders convaincus par l’horizontalité;
– une incarnation de la raison d’être de l’organisation;
– une communication franche et fluide;
– une transparence dans la conduite des opérations;
– des règles du jeu claires;
– une identification des rôles de chacune et chacun.
La gouvernance réfère aux systèmes qu’une organisation, un groupe ou une société dans son ensemble met en place pour sa gestion et la prise de décisions. Entre d’autres mots : comment se partage et s’exerce le pouvoir? Le but de la gouvernance est de réaliser la raison d’être de l’organisation de façon efficace et responsable, en cohérence avec les attentes de ses parties prenantes. La bonne gouvernance est basée sur l’éthique, la transparence, la responsabilité et la redevabilité (voir : Reddition de compte), une participation démocratique et inclusive, l’équité et la primauté du droit. L’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) sont des valeurs de plus en plus promues au sein des mécanismes de gouvernance, car il est prouvé qu’elles stimulent la créativité des équipes et mènent à de meilleures décisions. On parle de plus en plus de gouvernance participative, qui vise l’implication des parties prenantes grâce à des mécanismes d’information, de consultation et de concertation. La gestion horizontale, qui vise à réduire la hiérarchie, est une autre approche innovante.
Les termes « répercussion » et « impact » sont synonymes; « impact » étant largement utilisé, mais parfois considéré comme un anglicisme. Ces termes désignent les effets positifs et négatifs des activités d’une organisation, jugés en se référant à ce qu’aurait été la société ou l’environnement sans celles-ci. Les impacts peuvent être intentionnels ou non, avoir des effets à court terme ou à long terme, ou être irréversibles. Par exemple, la création d’une aire naturelle protégée ouverte aux activités récréotouristiques peut avoir des impacts positifs sur la santé et les occasions d’emploi de la communauté locale, mais avoir certains impacts négatifs sur la faune et la flore si la fréquentation est importante et mal dirigée.
Tourisme durable Québec (TDQ) définit l’implication sociale des organisations comme un passage à l’action pour répondre à des besoins de leur communauté ou soutenir des causes sociales et environnementales à une échelle plus large. Ce passage à l’action se fait par des gestes volontaires et concrets aux termes desquels l’organisation consacre une partie de son temps, de son expertise, de son argent, de ses biens matériels (voir : Économie de partage et Mutualisation) ou de sa notoriété à une cause conforme à ses valeurs. Dans le milieu du tourisme et de la culture, l’implication sociale peut viser l’accessibilité de l’offre ou des emplois à toutes sortes de clientèles non traditionnelles.
L’adjectif « inclusif » se dit d’une personne ou d’une chose qui vise à inclure chacune et chacun. L’inclusion concerne par exemple des offres de voyages personnalisées ou adaptées à différentes clientèles, la représentation de la diversité dans la promotion des produits et services ainsi que la création d’un environnement de travail, d’études, de loisir, etc. sans discrimination, où tous les gens sont respectés et ont un accès équitable aux mêmes possibilités. En tourisme, ça concerne aussi l’approche de développement qui devrait favoriser la participation de la communauté locale ainsi que toute autre partie prenante légitime et intéressée. Pour que l’inclusion devienne réalité, il faut s’adapter et supprimer les obstacles qui nuisent à la participation de certaines personnes (obstacles physiques ou procéduraux, visibles ou invisibles, intentionnels ou non intentionnels).
Les indicateurs sont une mesure tangible de la performance d’une organisation. Ils peuvent être quantitatifs (en dollar, en pourcentage, en nombre, etc.) ou qualitatifs (p. ex. se répond par oui ou par non). Les indicateurs de performance sont essentiels si on veut mesurer les impacts d’une action ou d’une stratégie et voir leur évolution dans le temps. On décide d’indicateurs pour atteindre des objectifs qu’on s’est fixés ou pour répondre aux standards d’une norme ou d’une certification par exemple. À la différence d’un critère qui définit le résultat souhaité (p. ex. favoriser l’achat local), les indicateurs définissent comment on l’évalue (voir : Audit). On peut faire le suivi de plusieurs indicateurs au même endroit, dans un tableau de bord.
Exemple d’indicateur qualitatif : mise en place d’une politique d’achat local (oui ou non)
Exemples d’indicateurs quantitatifs: nombre de fournisseurs régionaux, valeur du panier moyen ($), taux de satisfaction des membres, etc.
L’intégrité écologique désigne l’état d’un écosystème intact, c’est-à-dire qui n’a pas été modifié par l’action humaine. Les perturbations naturelles, comme un feu de forêt, une inondation, une sécheresse, etc., ne menacent pas l’intégrité écologique si leur ampleur se situe dans les variations historiques normales et que la dynamique de l’écosystème tend à retourner à un point d’équilibre caractéristique de sa région. Par exemple, un des principaux objectifs des aires protégées (parcs nationaux et autres aires de conservation) est de protéger des écosystèmes pour les maintenir dans un état se rapprochant de l’intégrité écologique. Lorsque l’intégrité écologique se dégrade, on peut entreprendre des actions de restauration écologique.
L’intelligence collective désigne la capacité d’un groupe de personnes à faire converger intelligence et connaissances pour avancer vers un but commun. La coopération et la mise en commun des réflexions, des expériences, des points de vue, des connaissances et des forces de chaque individu lors de ces échanges peuvent faire émerger des résultats différents et à plus forte valeur ajoutée qu’une réflexion individuelle. L’aspect de la co-création (créer en collaboration) est souvent rattaché à l’intelligence collective, puisque celle-ci est particulièrement sollicitée pour trouver des solutions à des problématiques ou faire face à des situations plus complexes.
Selon le principe de pollueur-payeur et la Loi sur le développement durable du Québec, « la valeur des biens et des services doit refléter l’ensemble des coûts qu’ils occasionnent à la société durant tout leur cycle de vie, de leur conception jusqu’à leur consommation et leur disposition finale ». Ça peut paraître évident, mais en réalité, plusieurs coûts (économiques, sociaux et environnementaux) ne sont pas pris en compte par les organisations lorsqu’ils établissent leurs prix (voir : Externalité). Actuellement, ces coûts sont assumés par la société et par les gouvernements.
Alors que « label » est couramment utilisé comme mot-valise pour toutes sortes de programmes, y compris des certifications, des accréditations et des attestations, selon la définition de Tourisme durable Québec (TDQ), il devrait plutôt désigner la partie visible du programme pour le consommateur, soit les logos ou autres formes d’étiquetage dont l’objectif est d’aider à faire des choix. Les labels devraient servir de garantie du respect de normes et de critères d’évaluation. Ils peuvent porter sur différents sujets, comme le commerce équitable, la production biologique, etc. Autre exemple, l’Association des plus beaux villages du Québec propose un label. Les entreprises les utilisent pour se démarquer de leurs concurrents. Cependant, les informations que ces labels garantissent varient d’un à l’autre, et il y en a beaucoup. C’est pourquoi même les personnes mêmes les plus sensibilisées peinent à les reconnaître.
Selon le dictionnaire, l’adjectif « local » signifie « particulier à un lieu, à une région, à un pays ». Le périmètre géographique qu’il décrit varie donc selon le contexte d’utilisation. Le mot « local » peut aussi se rapporter à des caractéristiques culturelles et identitaires. Pas étonnant alors que lorsqu’on parle de tourisme local, de produit local ou d’achat local, il règne un certain flou. Puisqu’il est utilisé de façon non uniforme, il y a un risque que ce terme perde de son sens. Ce qui devrait être considéré comme local dépend du contexte. Par exemple, des fruits de mer pêchés en Gaspésie pourraient être considérés comme « locaux » à Montréal, mais les fruits et légumes devraient provenir de régions limitrophes. Pour répondre à ce dilemme, certaines organisations définissent elles-mêmes ce qu’elles entendent par « local », le précisent dans leur politique d’approvisionnement, par exemple, et en informent leurs parties prenantes.
La mobilité active désigne le fait de se déplacer d’un point à un autre en étant physiquement en mouvement et en utilisant sa propre énergie. Les déplacements à pied ou à vélo sont les plus courants, mais il y en a d’autres comme le ski, la trottinette, la planche à roulettes, les patins à roues alignées et les raquettes à neige. En rendant les individus moins sédentaires, elle améliore la santé et la qualité de vie de la population en général. De plus, elle entraîne des impacts économiques individuels et collectifs positifs. Miser sur la mobilité active et investir dans des aménagements ciblés (pistes cyclables, berges piétonnes, sentiers récréatifs, etc.), c’est donner l’occasion de pratiquer régulièrement une activité physique, stimuler les interactions sociales, réduire la congestion routière et contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), permettre de faire des économies (sur l’essence, le stationnement, les frais de santé liés à la sédentarité), créer des milieux de vie agréables et favoriser l’inclusion (personne à mobilité réduite, avec animaux, etc.).
La mobilité collective désigne l’ensemble des modes de transport qui permettent de déplacer plusieurs personnes en même temps. Le transport en commun en fait partie, tout comme la mobilité partagée (covoiturage, autopartage, etc.), les taxis et certaines formes de mobilité active comme la marche, etc. Le transport en commun, pour sa part, réfère aux systèmes de transport mis à la disposition du public notamment dans les centres urbains, et dont la tarification, les horaires et les trajets sont planifiés et connus à l’avance. Il s’agit en général de l’autobus, du métro, du tramway et du train de banlieue. On peut conclure que les autocars interurbains et les trains sont des modes de transport collectif, mais pas de transport en commun. Les navires de croisières et l’avion aussi, bien qu’ils génèrent plus d’impacts négatifs sur l’environnement. Pour que la mobilité collective soit attrayante, elle doit être réfléchie dans un système de mobilité multimodale et intermodale qui répond bien aux différents besoins et facilite le transfert d’un mode de transport à l’autre. L’accessibilité demeure un enjeu pour certaines clientèles pour des raisons de limitations physiques, de moyens financiers, etc.
La mobilité durable réfère à un modèle de déplacement de personnes et de marchandises, soit des politiques et des mesures concrètes qui portent à la fois sur l’aménagement du territoire (voir : Urbanisme) et sur les différents modes de transport afin d’en diminuer les impacts négatifs, comme les émissions de gaz à effet de serre (GES) qui contribuent aux changements climatiques. Ça veut dire principalement de réduire la dépendance de notre société à l’automobile privée utilisée en solo et des camions de livraison ordinaires pour les transports terrestres. Ça comprend le covoiturage, le transport en commun, l’autopartage, la marche, le vélo ou tout autre mode de transport collectif ou actif. Quand on les combine, on parle de mobilité intermodale ou multimodale. Un système de transport durable est accessible à tous, équitable, sécuritaire, efficace, compatible avec la santé humaine et des écosystèmes, puis minimise la pollution et la consommation d’espace et de ressources. Il s’agit d’un changement de paradigme entre l’approche classique du transport et la mobilité durable.
La mobilité intermodale, l’intermodalité ou la mobilité intégrée consiste à combiner plusieurs modes de transport dans un même trajet afin de répondre à un besoin de déplacement. Ce serait, par exemple, de se rendre en voiture à un stationnement incitatif, puis de prendre l’autobus ou le métro et de compléter le déplacement avec une courte distance à pied. Les différents modes de transport doivent être aménagés physiquement (p. ex. un stationnement pour vélo sécurisé à l’entrée d’une gare) et organisés (p. ex. des horaires coordonnés) pour faciliter le transfert d’un mode à l’autre. Les utilisateurs et utilisatrices doivent avoir accès facilement à l’information dont ils ont besoin pour planifier des déplacements intermodaux, par exemple, grâce à des applications qui permettent de connaître les combinaisons les plus efficaces. La tarification avantageuse est un autre levier, notamment en rendant possible le paiement de plusieurs modes de transport en une seule transaction, sur le modèle de « Mobility-as-a-Service ».
La mobilité multimodale ou la multimodalité consiste à utiliser différents modes de transport dans des trajets différents, selon les besoins. Ce serait, par exemple, de se rendre en vélo partagé à l’université, de marcher jusqu’au restaurant le midi, puis de rentrer en métro le soir. Il s’agit d’utiliser le mode de transport optimal selon le déplacement à effectuer. Avec la mobilité durable, on cherche à offrir un bouquet d’options accessibles et inclusives pour remplacer la voiture individuelle afin de répondre à tous les besoins de déplacement.
La mobilité partagée, qui fait partie de la mobilité collective, fait référence au partage entre plusieurs usagers de moyens de transport qui sont habituellement de propriété individuelle : voitures, vélos, trottinettes, etc. Cela inclut la location classique, l’autopartage, le covoiturage classique, le transport rémunéré de personnes (ce qui inclut les taxis et les plateformes comme Uber), etc. Le vélopartage, les trottinettes en libre-service ou le prêt de voitures entre particuliers en sont d’autres exemples. Cela s’inscrit dans une tendance à la mobilité multimodale, soit utiliser le mode de transport optimal selon le déplacement à effectuer, et la mobilité intermodale, soit utiliser plusieurs modes de transport au sein d’un même déplacement.
Mutualiser signifie mettre en commun quelque chose pour en tirer équitablement le meilleur parti. Des individus ou des organisations peuvent donc se regrouper pour mettre en commun des ressources auxquelles ils et elles n’auraient pas accès en raison des coûts ou de la disponibilité d’un bien, d’un service ou d’une expertise, ou simplement dans le but d’en optimiser l’utilisation. En effet, deux entreprises ou plus peuvent créer des partenariats de mutualisation entre elles. Les associations, les municipalités et les MRC peuvent aussi offrir des ressources mutualisées. Voici quelques exemples. En matière d’équipements, deux entreprises pourraient partager un véhicule et s’associer pour offrir un service de navette; une municipalité pourrait acquérir puis louer des équipements pour tenir des événements. Pour les ressources humaines, deux entreprises peuvent avoir un partenariat pour l’embauche réciproque du personnel saisonnier, deux petites municipalités peuvent embaucher une personne à temps partagé et une association peut offrir les services d’un conseiller ou d’une conseillère en développement durable à ses membres. Côté approvisionnement, plusieurs petites organisations d’un territoire peuvent se regrouper pour obtenir de meilleurs prix ou des conditions plus avantageuses, etc.
Une norme représente un ensemble de règles fonctionnelles ou de prescriptions techniques relatives à des produits, à des activités ou à leurs résultats, établies par consensus de spécialistes et consignées dans un document produit par une autorité légitime. Plus simplement, il s’agit d’une façon convenue de faire fabriquer un produit, de rendre un service, etc. Les normes peuvent concerner de nombreux sujets, dont la qualité, la sécurité, l’accessibilité universelle ou encore les pratiques de gestion durable. Elles peuvent être émises par des associations professionnelles, des organismes publics, etc. Les normes sont généralement d’application volontaire et peuvent servir de base à des processus de certification et d’accréditation.
Le numérique responsable sous-entend la prise en compte des impacts positifs et négatifs dans la conception et l’utilisation du numérique. Les outils numériques se développent de façon exponentielle et ont le potentiel de contribuer à créer une société plus durable : efficacité énergétique, optimisation de la consommation de ressources, facilitation de l’économie de partage, accès à la culture, à des emplois ou à des services comme la télémédecine, etc. Ils s’accompagnent cependant de nombreux enjeux quand on considère leur cycle de vie complet. Chaque service numérique s’appuie sur du matériel et des infrastructures nécessitant une grande quantité de ressources et consommant de l’énergie, ce qui engendre des émissions de gaz à effet de serre (GES). D’ailleurs, la part des émissions globales associées au numérique est en forte croissance. Les outils numériques deviennent obsolètes rapidement et peu d’appareils sont recyclés en fin de vie. L’accès à ces outils est source d’inégalités. L’intelligence artificielle soulève des préoccupations éthiques. La liste continue.
Les 17 objectifs de développement durable (ODD) ont été adoptés par les Nations Unies en 2015. Ils sont un appel mondial à agir pour éradiquer la pauvreté, protéger l’environnement et faire en sorte que tous les êtres humains vivent dans la paix et la prospérité d’ici à 2030. L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) détaille comment le tourisme a le potentiel de contribuer, directement ou indirectement, à chacun des objectifs. Les ODD sont de plus en plus utilisés comme base dans l’élaboration de stratégies de développement durable dans les organisations. On les retrouve dans les politiques, les plans d’action et les rapports de développement durable ou de responsabilité sociale des entreprises (RSE).
Les produits, les équipements et les technologies deviennent obsolètes lorsque d’autres, jugés meilleurs, les remplacent. L’obsolescence peut avoir différents motifs. Par exemple, elle est d’ordre économique si la réparation coûte plus cher que le remplacement. Elle est d’ordre technologique si elle est liée aux améliorations des caractéristiques du produit, par exemple à des mises à jour logicielles non compatibles avec les anciens appareils. Elle peut être d’ordre psychologique si elle est influencée par les goûts, les tendances et la mode. L’obsolescence programmée, soit le fait qu’un fabricant limite intentionnellement la durée de vie d’un produit, est une pratique non éthique qu’on tente d’encadrer par la loi au Québec. L’obsolescence coûte cher aux consommateurs et aux entreprises, en plus d’être la source d’impacts environnementaux qui pourraient être évités. Les stratégies de l’économie circulaire qui visent à augmenter la durée de vie des produits combattent l’obsolescence.
Un paradigme, c’est un peu comme des lunettes à travers lesquelles on perçoit et interprète le monde et la place qu’on y occupe. Les normes sociales, les valeurs, l’éducation, la culture et les expériences de vie, pour ne nommer que quelques éléments, façonnent les schémas de pensée des individus et leurs communautés. Pour qu’un grand nombre d’êtres humains coopèrent dans une société, ces systèmes de valeurs et de pensée doivent être cohérents.
Les parties prenantes sont généralement définies comme « tout individu ou groupe qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs de l’organisation ». Selon cette définition très large, une grande variété d’acteurs peuvent être considérés comme des parties prenantes. Dans une démarche de développement durable, l’organisation doit donc déterminer lesquelles sont les plus importantes notamment en fonction de leur degré d’influence (ou de pouvoir), de leur légitimité et de l’intérêt qu’elles démontrent à défendre leurs positions parfois contradictoires. Les parties prenantes internes incluent le personnel, les actionnaires, le conseil d’administration, un comité vert, etc. Les parties prenantes externes incluent la clientèle, les fournisseurs, les partenaires, les communautés d’accueil et leurs résidents et résidentes, les pouvoirs publics, les associations, etc. Les générations futures et la nature devraient même être considérées comme des parties prenantes légitimes, bien qu’elles n’aient pas de pouvoir.
Le patrimoine, au sens où on l’entend en tourisme, désigne ce qui est considéré comme les richesses ou l’héritage commun d’un groupe, à transmettre aux générations futures. Il peut s’agir de patrimoine naturel, ou, plus souvent, culturel. En résumé, le patrimoine naturel désigne les spécificités naturelles qui sont d’intérêt, sur le plan scientifique, pour la conservation de la biodiversité ou pour leur beauté naturelle (recherchée par les touristes). Le patrimoine culturel, quant à lui, est constitué des immeubles et des sites patrimoniaux, des documents et des objets patrimoniaux, du patrimoine immatériel (traditions et savoir-faire), des paysages culturels patrimoniaux, des personnages historiques décédés et des lieux et des événements historiques. Aujourd’hui, nombreux sont les touristes en quête d’authenticité qui s’intéressent à l’histoire, à la culture et au patrimoine, qui sont interreliés.
La permaculture consiste à créer des systèmes agricoles et des habitats durables pour les êtres humains en s’inspirant de la nature et des traditions. En cela, elle a des points communs avec le biomimétisme et les solutions fondées sur la nature. Plus précisément, elle étudie comment les « éléments sont placés en relation les uns avec les autres en vue de maximiser leur efficacité » et de viser l’autosuffisance, l’économie d’énergie et de ressources, la résilience en cas de perturbation, etc. Au cœur de ses valeurs : prendre soin des gens grâce à une redistribution équitable des surplus tout en prenant soin de son environnement. Un exemple typique est celui de la tradition autochtone de cultiver trois légumes qui se complètent merveilleusement, soit la courge, le haricot et le maïs, appelés les « trois sœurs ». Les principes de la permaculture peuvent s’appliquer à l’écoconception des bâtiments, à la mise sur pied d’initiatives communautaires, etc.
Un plan d’action est un document qui recense toutes les actions nécessaires pour atteindre des objectifs en lien avec de grandes orientations stratégiques fixées. Il s’agit d’une « feuille de route » qui permet de mettre en action des priorités qu’on s’est fixées par exemple sur une année. C’est le fait de planifier ce qui doit être fait, quand et par qui. Chaque action devrait être accompagnée d’objectifs et d’indicateurs de performance. Un bon plan d’action en tourisme durable devrait se baser sur un diagnostic des forces, faiblesses, opportunités et menaces. La conception et la mise en œuvre d’un plan d’action résultent d’une réflexion majeure effectuée en concertation. À titre d’exemple, le plan d’action pour un tourisme responsable et durable 2020-2025 du ministère du Tourisme contient un ensemble d’actions qui permettent d’atteindre des objectifs précis et relatifs aux cinq axes prioritaires définis.
Une politique est un document qui peut porter sur différents sujets, et qui contient souvent la vision et les principes qui guident l’organisation dans une démarche. On peut la rédiger à l’étape de l’engagement. On trouve aussi bien des politiques globales de développement durable ou de responsabilité sociale des entreprises (RSE) que d’autres sur des thématiques spécifiques telles que l’approvisionnement responsable ou l’équité, diversité et inclusion (EDI). Elle ne contient pas d’actions précises, mais des critères d’aide à la décision. Par exemple, dans une politique d’approvisionnement responsable, on trouvera, en plus des critères habituels liés au coût, à la qualité et au service, d’autres critères liés à des considérations environnementales et sociales. Par ailleurs, une politique devrait préciser à qui elle s’applique (aux sous-traitants, par exemple) et quels sont les rôles et responsabilités.
La pollution, c’est tout ce qui cause des dommages aux écosystèmes et à la santé humaine. Les trois principaux types sont la pollution de l’air, de l’eau et des sols. Les polluants, soit les substances dommageables, sont multiples. Certains sont naturels, comme les cendres volcaniques, mais la plupart sont d’origine humaine. C’est un enjeu à la fois très local et en même temps mondial, puisque bien souvent, la pollution voyage loin. On peut penser aux gaz à effet de serre (GES) responsables du smog comme des changements climatiques, aux plastiques qui voyagent des ruisseaux jusqu’aux océans, etc. Selon le principe de pollueur-payeur, les entreprises et les individus devraient être tenus responsables de la pollution qu’ils et elles causent.
Peu importe l’adjectif qui accompagne ce terme (bonne pratique, pratique durable, etc.), on parle ici d’une manière concrète d’exercer une activité; des façons de faire les choses.
Il s’agit d’un principe de développement durable reconnu internationalement selon lequel les individus et les organisations qui génèrent de la pollution ou dont les actions dégradent l’environnement doivent assumer leur part des coûts des mesures de prévention, de réduction et de contrôle de ces impacts (source : Loi sur le développement durable). Plusieurs mesures d’écofiscalité sont basées sur ce principe, dont la tarification des déchets ou du carbone et les amendes pour non-respect de la réglementation. En mettant un prix sur la pollution, le principe de pollueur-payeur vise à dissuader les mauvais comportements et stimuler les bons investissements.
Il s’agit d’un principe de développement durable et d’éthique qui sert à guider les décisions dans les situations où il existe un risque que des dommages graves et irréversibles surviennent. L’absence de certitude scientifique complète ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard les actions qui pourraient prévenir ces dommages. Il vaut mieux faire preuve de prudence.
Les 7 principes Sans trace proposent un cadre de référence pour agir de façon responsable en plein air afin de minimiser ses impacts négatifs sur la nature dans un objectif de conservation. Ils sont utiles pour guider les comportements autant en zone sauvage éloignée que dans un parc local, voire même dans votre cour arrière. Ils s’appliquent aux activités récréatives non motorisées (p. ex. le vélo, le camping, le kayak, etc.) et sont basés sur des connaissances scientifiques. Mentionnons que de bons aménagements de sentiers, d’aires de camping, etc. peuvent faciliter l’adoption de comportements responsables. De plus, la clientèle des entreprises touristiques peut être sensibilisée et le personnel peut être formé pour les appliquer.
Une projection climatique consiste à simuler (se représenter) le climat futur, c’est-à-dire à estimer quel sera le climat de demain en fonction de divers scénarios (émissions de gaz à effet de serre (GES), aérosols, etc.). Pour simuler le climat futur, les climatologues utilisent des modèles climatiques qui sont des logiciels complexes représentant les principales interactions physiques dans l’atmosphère, l’océan, la glace et la surface de la Terre. On obtient alors des conditions modélisées et virtuelles de température, de précipitation, d’humidité, de vent, etc. Par exemple, on estime qu’en 2050, la température moyenne en hiver des régions les plus froides au Québec se situera autour de -19 °C alors que dans le sud de la province, elles seront plutôt de -4 °C. L’été, la température moyenne variera de 23 °C à 5 °C du sud au nord.
Dans le contexte de la conservation de la biodiversité, de la gestion des ressources et du développement durable, la protection (des milieux humides, des espaces verts, des espèces menacées, etc.) fait référence à un ensemble de moyens qui visent à préserver, c’est-à-dire maintenir, l’état naturel et la dynamique des écosystèmes et à prévenir ou à atténuer les menaces (voir : Intégrité écologique). La protection inclut des aménagements physiques (clôtures, sentiers de surveillance, etc.), des outils réglementaires (zonage, statut d’aires protégées, désignation d’espèces menacées, etc.), l’utilisation de ressources humaines (tournée d’inspection par des spécialistes de la protection, etc.) ainsi que de l’éducation et de la sensibilisation.
Par exemple, à l’intérieur d’une ville ou d’un parc national, le zonage peut être un outil de protection des espèces, des habitats et des écosystèmes en précisant les activités permises ou interdites dans des aires délimitées.
Un rapport de développement durable ou de responsabilité sociale d’entreprise (RSE) est un document de reddition de compte dans lequel l’organisation présente sa performance extra-financière, aussi appelée performance ESG, une abréviation utilisée pour désigner les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (voir : Facteurs ESG). Ce sont principalement les grandes entreprises qui publient ces rapports. Puisqu’ils sont souvent très longs, ils sont généralement destinés à informer les investisseurs ou le personnel; bref, des parties prenantes qui s’intéressent de près aux activités de l’organisation.
Le terme « recyclable » est utilisé pour décrire un matériau qui peut être collecté, trié, traité et transformé en un nouveau produit ou en matière première pour la fabrication d’un nouveau produit. Le procédé de recyclage permet de détourner les matériaux recyclables de la collecte des déchets en leur donnant une seconde vie. C’est une des principales stratégies de l’économie circulaire, car elle permet de réutiliser une matière récupérée plutôt qu’une matière vierge pour produire un nouvel objet. Les matériaux couramment recyclables comprennent le métal, le verre, le plastique, le carton et le papier. Cependant, il est important de noter que tous les matériaux recyclables ne sont pas recyclés efficacement dans toutes les régions, car cela dépend des infrastructures de recyclage qui sont en place et de la demande pour les matériaux recyclés. Par conséquent, même si le recyclage est un geste responsable, il est important de réduire sa consommation de produits jetables (principe du 5RVE).
Une matière recyclée signifie que celle-ci est transformée pour être réutilisée. Il peut s’agir de carton, de plastique, de caoutchouc, de papier journal, de verre, d’aluminium, etc. Plusieurs types de matières, sinon toutes les matières, ont le potentiel d’être recyclables. Mais pour différentes raisons liées à la collecte, au traitement et aux marchés de clientèles finales, certaines ne le sont pas. Dans le cycle de vie des emballages, ce sont les étapes de l’extraction des matières et de la fabrication qui ont le plus grand impact. Ainsi, un emballage fait de contenu recyclé a généralement une empreinte écologique plus petite qu’un emballage fait du même matériel vierge, même si la matière est passée par toute une série d’étapes (collecte, centre de tri, transformation). Lors du choix d’un emballage, les matières recyclables, faites de contenus recyclés, sont préférables aux matières compostables et biodégradables.
La reddition de compte fait référence à des actions de communication au sujet de la performance d’une organisation auprès des parties prenantes. Il s’agit d’un exercice de transparence. De plus en plus d’organisations publient, de façon obligatoire ou volontaire, des données au sujet de leur performance extra-financière, c’est-à-dire sur des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (voir : Facteurs ESG) dans un rapport de développement durable. Cela peut aussi se faire à travers des canaux de communication plus informels, selon le public à qui on s’adresse : le personnel, les actionnaires, la clientèle, les gouvernements, les bailleurs de fonds, la communauté locale, etc.
La réduction à la source est une approche de gestion des déchets qui vise à réduire la quantité de déchets à la source, c’est-à-dire avant qu’ils soient produits. Ce devrait être la priorité en matière de gestion des matières résiduelles (GMR), selon la hiérarchie des 5RVE, car elle évite l’exploitation superflue des ressources naturelles et l’ajout non essentiel de matières dans le système de traitement, deux sources importantes d’impacts environnementaux. Chez les individus, la réduction à la source est un acte de consommation responsable et est essentielle pour tendre vers le zéro déchet. Dans les organisations touristiques, la fonction d’approvisionnement a un grand rôle à jouer à ce sujet : choisir des produits durables et peu emballés, évaluer les quantités de façon à éviter le gaspillage, etc. C’est aussi d’allonger le plus possible la durée de vie des produits, en résistant à l’obsolescence grâce à l’entretien préventif, la réparation, etc. Bref, c’est se poser la question : « En as-tu vraiment besoin? »
L’adjectif « régénératif » renvoie à la capacité de se régénérer c’est-à-dire de se reconstituer, de se rétablir ou de se renouveler après avoir été abîmé ou détruit, dans le but de retrouver les qualités perdues. On peut parler d’un organe régénératif, d’une plante régénérative ou d’agriculture régénératrice, ou on peut dire que notre corps se régénère au repos, pour évoquer la réparation et même l’amélioration vis-à-vis d’une situation antérieure.
La résilience, c’est savoir s’adapter au changement et se renforcer. Dans le contexte des changements climatiques, on parle de résilience pour désigner la capacité d’un système (une société, une collectivité, un lac, une ruche, etc.) à résister aux impacts climatiques (hausse des températures, pluies intenses, vents violents, etc.) et à répondre ou à se réorganiser de façon à conserver sa fonction essentielle, son identité et sa structure. On parle aussi de résilience lorsqu’on doit affronter d’autres crises (perte de la biodiversité, problèmes de santé, COVID-19, etc.) et relever des défis pour éviter une transformation complète. Les territoires (villes, régions, parcs, etc.) et les acteurs locaux (entreprises, municipalités, population, etc.) peuvent mettre en place des actions concrètes (politique publique, stratégie de gouvernance ou d’adaptation, projet de conservation, etc.) pour renforcer leur résilience à ces crises. Mieux anticiper le changement permet d’agir, de rebondir, de se transformer et, au final, de réduire sa vulnérabilité aux changements. Cette capacité à prévoir et à s’adapter rend ces organisations plus agiles, permettant même à celles-ci de saisir des opportunités.
La responsabilité sociale ou sociétale d’entreprise (RSE) se définit comme la responsabilité d’une organisation à l’égard des impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et l’environnement, se traduisant par la transparence et un comportement éthique qui contribue au développement durable. Plus concrètement, cela signifie de mettre en place des mécanismes de gestion comme des politiques et des plans d’action dans l’ensemble de l’organisation, puis de poser des actions concrètes pour améliorer sa performance sociale, environnementale et économique, notamment en tenant compte des intérêts de ses parties prenantes.
Les adjectifs « responsable » et « écoresponsable » permettent de décrire une personne physique ou morale (entreprises, organisations), un comportement ou une activité qui tient compte des principes de développement durable. La responsabilité implique de répondre de ses actes et d’en supporter les conséquences (les impacts). Le préfixe éco- permet notamment d’éviter une éventuelle confusion avec les autres sens du mot responsable. Dans ce lexique, les termes approvisionnement responsable, consommation responsable, communication responsable et numérique responsable sont définis, ainsi que responsabilité sociale d’entreprise (RSE).
La restauration écologique est un type d’intervention qui s’inscrit dans la conservation de la biodiversité. La restauration vise le rétablissement d’un écosystème qui a été dégradé, notamment par l’action humaine. Il vise à lui rendre son intégrité écologique. À noter qu’on ne restaure pas une espèce, mais plutôt son habitat dans le but de l’aider à se rétablir. Démarrer ou accélérer la régénération naturelle en plantant divers végétaux indigènes est un exemple courant de restauration. Pour ce faire, un sentier peut être modifié le temps qu’une zone se régénère; les usagers peuvent être sensibilisés à l’importance de rester dans les sentiers; etc. Les pratiques régénératives en tourisme ont pour but de réparer des préjudices antérieurs et peuvent s’ancrer dans la restauration écologique.
Les services écosystémiques sont les avantages et bénéfices que les écosystèmes procurent aux êtres humains et qui leur permettent de répondre à leurs besoins. On peut les catégoriser ainsi :
– Les services d’approvisionnement : la nature fournit de la nourriture, de l’eau, du bois de construction, de l’énergie, etc.
– Les services de régulation : certains écosystèmes ont pour fonction de diminuer les impacts négatifs de phénomènes climatiques ou des inondations, de contribuer à réduire les maladies ou à améliorer la qualité de l’eau et de l’air, etc.
– Les services culturels : la nature procure des bénéfices récréatifs (lieux de pratique d’activités variées), esthétiques (beauté des paysages) et spirituels. Ceux-ci sont particulièrement importants en tourisme.
– Les services de soutien : ils sont nécessaires pour la production de tous les autres services écosystémiques. Il s’agit par exemple de la formation des sols, de la photosynthèse, etc.
La sobriété, c’est la modération dans un domaine quelconque. C’est une tendance en matière de consommation responsable, entre autres, qui consiste à faire preuve de modération dans ses choix pour permettre la réduction de la demande de matériaux, de biens et de services tout en garantissant son bien-être. Elle peut aussi découler d’incitatifs ou de contraintes ou être imposée. Bref, il s’agit de freiner la surconsommation et le gaspillage pour tenir compte du caractère limité des ressources de la planète. C’est donc éviter l’excès, viser le « juste assez » et valoriser la qualité plutôt que la quantité. La sobriété est un moyen de réaliser la transition socioécologique ou encore la décroissance. Les mesures d’efficacité (p. ex. l’efficacité énergétique) sont complémentaires. On peut parler de sobriété énergétique, numérique, alimentaire, etc. La sobriété ne devrait pas être synonyme de privation. Il s’agit plutôt de consommer moins pour faire mieux, car au-delà d’un certain niveau, le bien-être et le bonheur individuels n’augmentent plus aussi vite à travers la consommation matérielle. Les opérateurs touristiques peuvent prôner la sobriété dans leur décor, leur menu, leurs forfaits, leurs services numériques, etc.
Tout comme le biomimétisme, les solutions fondées sur la nature visent à s’inspirer de la nature pour résoudre des problèmes humains. Ces solutions visent à restaurer ou à protéger des écosystèmes pour fournir des services écosystémiques afin de relever des défis de société comme la santé, la sécurité alimentaire, l’adaptation et l’atténuation des changements climatiques, la perte de biodiversité, la résilience face aux aléas climatiques comme les inondations, etc. Elles permettent souvent de relever plusieurs défis à la fois et apportent des avantages pour le bien-être humain en même temps que pour la biodiversité. Les exemples incluent la reforestation pour absorber les gaz à effet de serre (GES), la préservation de milieux humides et la naturalisation des berges des cours d’eau pour lutter contre l’érosion et les inondations, le verdissement urbain (voir : Aménagement extérieur durable) pour diminuer les îlots de chaleur et améliorer la qualité de l’air, etc.
On peut définir le surtourisme comme une présence trop importante de visiteurs et visiteuses dans un lieu donné par rapport à ce que peuvent supporter ce lieu et sa population. Il est souvent le résultat du tourisme de masse, qui dirige beaucoup de personnes dans un petit nombre d’endroits. Le surtourisme peut se produire en milieu urbain comme en milieu naturel. Il entraîne des impacts importants sur l’environnement local, les infrastructures, la culture, etc. La surfréquentation se mesure à partir de la capacité de support : lorsqu’on dépasse cette capacité, il y a surtourisme. Par exemple, même un nombre relativement faible de randonneurs et randonneuses sur un sentier qui n’a pas été prévu en conséquence peut être considéré comme du surtourisme si les impacts sur l’écosystème sont importants. La sensibilisation et la gestion des flux sont des pistes de solution, tout comme un suivi d’indicateurs en tourisme durable.
Un tableau de bord est un outil de gestion qui regroupe au même endroit plusieurs indicateurs qui permettent de suivre la performance de l’organisation. C’est avant tout un instrument d’aide à la décision. L’information doit être bien présentée afin de faciliter l’interprétation des données, c’est-à-dire pouvoir évaluer le chemin parcouru puis constater les écarts entre la situation actuelle et les objectifs d’un plan d’action, d’une stratégie, d’une politique, etc. Les gestionnaires peuvent ensuite déterminer quelles actions doivent être prises dans une logique d’amélioration continue. Le suivi des données peut aussi servir à la valorisation, à la mobilisation et à la responsabilisation du personnel.
Le technocentrisme est une façon de voir les choses qui valorise beaucoup la technologie. Cette approche mène à penser que la technologie peut régler à elle seule tous les problèmes (comme la pollution, les changements climatiques, etc.) et elle ne tient pas assez compte du contexte social de son utilisation. Le risque est que le problème soit déplacé ailleurs. Par exemple, si on remplace toutes les voitures à essence par autant de voitures électriques, on devra construire de nouvelles infrastructures de production électrique qui ont d’importants inconvénients. Le numérique aussi a des effets rebonds insoupçonnés. Il existe même des projets comme l’emploi de drones qui vise à contrer le déclin des pollinisateurs alors qu’il faudrait d’abord réduire l’utilisation d’insecticides. Pour résumer, la technologie est source de progrès, mais il est important de rester critique face à son utilisation.
Selon les points de vue, le tourisme est tantôt un phénomène social, culturel et économique qu’on peut étudier, tantôt une industrie dans laquelle travailler, tantôt un synonyme de vacances et de découvertes. Dans tous les cas, il se compose des déplacements de personnes vers des pays ou des lieux en dehors de leurs habitudes, soit pour des raisons personnelles ou professionnelles. Ces personnes sont appelées visiteurs et peuvent être des touristes ou des excursionnistes; des résidents ou des non-résidents. Le tourisme englobe leurs activités, soit ce qu’ils font en prévision de ces déplacements et pendant ceux-ci.
Le tourisme autochtone est une forme de tourisme qui s’intéresse particulièrement à la culture, aux savoir-faire et aux traditions des Premières Nations. En font partie « toutes les entreprises touristiques à participation majoritaire, exploitées et/ou contrôlées par des Autochtones, des Inuits ou des Métis qui sont en mesure de démontrer un lien avec la communauté autochtone locale et le territoire traditionnel sur lequel l’entreprise exerce ses activités ainsi que d’une responsabilité envers ces derniers. Cela comprend le tourisme culturel autochtone, dans lequel une part importante de l’expérience intègre la culture autochtone d’une manière appropriée, respectueuse et authentique pour la culture autochtone dépeinte. L’authenticité est assurée grâce à l’implication active d’Autochtones dans l’élaboration et la prestation de l’expérience » (Association touristique autochtone du Canada). Les expériences sont variées : musées, artisanat, contes et légendes, spiritualité, chasse et pêche, randonnées guidées, expériences culinaires, séjour chez l’habitant ou en hôtellerie thématique, etc. Le tourisme autochtone va souvent de pair avec le tourisme équitable et solidaire, le tourisme communautaire et l’écotourisme, dans certains cas.
D’abord réservé à une riche élite, le tourisme est devenu accessible à beaucoup plus de gens dans les 70 dernières années. Cette période est marquée par l’émergence de la classe moyenne dans les pays développés et l’accès aux congés payés. Les efforts marketing des destinations, des voyagistes et des autres acteurs ont amené des quantités « massives » de touristes dans un petit nombre d’endroits. Les produits et expériences qui leur sont proposés sont plutôt standardisés et souvent offerts au prix le plus bas possible. Bien que le tourisme de masse crée des emplois et stimule l’économie, de plus en plus de gens s’inquiètent de ses impacts négatifs sur la société, sur l’environnement et même sur l’économie.
Le tourisme durable n’est pas une niche de produits ou de clientèle. Il s’agit d’une démarche qui peut être adoptée par toute destination ou organisation touristique. L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) en définit les principes :
– « Faire un usage optimal des ressources environnementales qui sont un élément clé du développement du tourisme, en préservant les processus écologiques essentiels et en contribuant à la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité;
– Respecter l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil, conserver leur patrimoine culturel bâti et vivant, ainsi que leurs valeurs traditionnelles, et contribuer à la tolérance et à la compréhension interculturelles;
– Garantir des activités économiques viables à long terme en apportant à tous les acteurs des retombées socioéconomiques équitablement réparties, notamment des possibilités d’emploi et de revenus stables, des services sociaux aux communautés d’accueil, et en contribuant à la lutte contre la pauvreté. »
En somme, le tourisme durable est écologiquement et économiquement viable à long terme, ainsi que socialement et éthiquement juste. Il répond aux besoins des touristes, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil. Il est développé de façon concertée et inclusive pour toutes les parties prenantes à travers un processus continu qui exige un contrôle permanent des impacts et l’introduction de mesures préventives et correctives. Pour se généraliser à l’échelle d’une destination, il nécessite une volonté politique forte. Les organisations peuvent entamer leur transition durable en utilisant les outils de gestion à leur disposition : politiques, diagnostics, plans d’action, tableaux de bord, indicateurs, etc. Notons que les voyageurs et voyageuses ont aussi leur part de responsabilité individuelle. Ils et elles doivent faire des choix et se comporter de façon responsable.
Il s’agit d’une forme de tourisme durable qui applique les principes du commerce équitable au tourisme afin de réduire les inégalités et certains impacts négatifs associés au tourisme de masse. Pour les voyageurs et voyageuses, c’est donc d’aller à la rencontre des populations locales, d’encourager les entreprises locales et responsables, de financer des projets qui améliorent les conditions de vie des communautés visitées, etc.
Il s’appuie sur quatre piliers :
– Le commerce équitable, soit des partenariats basés sur la transparence qui respectent les intérêts de la communauté d’accueil puis répartissent équitablement les bénéfices entre la communauté et toute la chaîne d’acteurs touristiques impliqués.
– La solidarité (locale ou internationale), entre les hôtes et les touristes, ainsi qu’avec les partenaires de l’industrie, afin d’adresser les inégalités en recherchant des solutions de façon concertée.
– L’économie sociale, c’est-à-dire une façon de mener les affaires qui conjugue performance économique, utilité sociale et gouvernance démocratique.
– Le développement durable, pour que ce tourisme soit viable à long terme sur les plans économique, social et écologique.
À contre-courant du tourisme de masse, le ralentourisme, souvent appelé le tourisme lent, est une façon de voyager où on prend son temps afin d’apprécier davantage l’expérience : découverte par les sens du patrimoine naturel et culturel, rencontres et partage, etc. Il prend ses racines dans le mouvement slow, initié dans les années 1980, qui invite à ralentir et à profiter du moment présent. Il s’agit d’une forme de tourisme alternatif fondée sur la patience, l’immersion, la recherche d’authenticité et l’improvisation où la qualité prime sur la quantité. C’est une philosophie du voyage qui s’inscrit dans le tourisme durable, car elle est plus respectueuse de l’environnement puisqu’elle encourage la mobilité durable, notamment la mobilité active (la marche, le vélo, etc.) et collective (train, etc.). De plus, elle prône des choix plus responsables en matière d’hébergement, de restauration et d’activités touristiques, notamment dans le but de faire bénéficier l’économie locale.
Le tourisme social fait partie du tourisme durable. Il fait la promotion du tourisme pour tous. C’est ce que l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) appelle le « droit au tourisme », soit la possibilité que tous et toutes devraient avoir d’accéder, directement et personnellement, à la découverte des richesses de la planète. En effet, partir en vacances ne devrait pas être réservé à une classe privilégiée, mais bien être accessible à tout le monde : les personnes aux revenus modestes, les familles, les jeunes, les personnes âgées ou en situation de handicap (voir : Accessibilité universelle). Les communautés d’accueil doivent aussi avoir accès au patrimoine, à la culture et à la nature, aux commerces et services, etc. Les organisations touristiques peuvent adapter leur offre pour répondre aux besoins particuliers de ces clientèles ainsi que développer des programmes visant à faciliter l’accès aux groupes désavantagés comme des tarifs réduits, des partenariats avec des organismes de bienfaisance, etc. dans un esprit d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI).
Dans sa définition large, une transition réfère à un processus de transformation profonde d’un système. Les organisations sont des systèmes. Lorsqu’on parle de transition durable dans les entreprises et les organisations, on parle en fait d’une démarche de développement durable qui se définit ainsi : un processus participatif de planification et de mise en œuvre cherchant à concrétiser la vision du développement durable d’une organisation par la mobilisation de divers instruments (politiques, plans d’action, etc.). Une telle démarche est considérée comme un processus continu et s’opère à l’échelle de toute l’organisation sur le long terme. Une véritable transition nécessite un engagement profond et va plus loin qu’une collection de bonnes pratiques sans cohérence dont le risque d’abandon est élevé lorsque survient un changement dans le contexte d’opérations.
La transition énergétique est un projet de société qui obtient un large consensus au Québec comme ailleurs dans le monde. Il vise à remplacer la production et l’utilisation d’énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre (GES) par des énergies propres et renouvelables, notamment dans les transports et les bâtiments. Bref, l’objectif est la décarbonation de l’énergie afin d’atténuer les changements climatiques. Au Québec, la moitié de l’énergie utilisée en 2023 est de source fossile, notamment le pétrole et le gaz naturel. Puisque la demande d’énergie totale a tendance à augmenter année après année, la province fait face à des choix. On peut construire de nouveaux barrages hydroélectriques, des éoliennes, etc. Il est cependant essentiel d’augmenter l’efficacité énergétique, c’est-à-dire de modifier les comportements pour réduire les besoins, puis adopter de nouvelles technologies moins gourmandes en énergie pour remplir les mêmes fonctions (se déplacer, se chauffer, etc.). Le secteur touristique est amené à prendre ce virage.
Dans les prochaines décennies, notre société traversera de grands bouleversements – changements climatiques, perte de biodiversité, épuisement des ressources naturelles – qui affecteront nos vies, qu’on le veuille ou non. La transition socioécologique implique de repenser collectivement la façon dont on produit, consomme, travaille et vit ensemble pour y répondre en respectant la capacité de support des écosystèmes et en tenant compte des enjeux sociaux. C’est donc une société plus écologique, juste et équitable dans laquelle on se concentre sur l’essentiel. Il faudrait posséder moins de choses et voyager moins loin. En revanche, on accorderait plus de temps et d’importance aux relations interpersonnelles, à l’implication communautaire, etc. Cette société serait basée sur la conservation de la biodiversité, la consommation responsable et la sobriété, l’économie de partage, la mobilité durable, la gouvernance démocratique/gestion horizontale, l’inclusion et beaucoup d’autres thématiques couvertes dans ce lexique.
Dans le domaine de l’administration et de la gestion, la transparence est un principe de saine gouvernance où l’organisation rend accessible pour ses parties prenantes de l’information sur ses décisions et ses activités par différents moyens, notamment au sujet de son fonctionnement, de ses pratiques, de ses intentions, de ses objectifs et résultats ainsi que de ses impacts sur la société, l’économie et l’environnement. Pour être transparente, l’information doit être claire, exacte, honnête, complète et fournie au moment opportun. La transparence permet de lutter contre la corruption, encourage la participation citoyenne, augmente la confiance, etc. On l’exige des institutions publiques depuis longtemps et de plus en plus des entreprises privées, notamment à propos des fameux facteurs ESG. Devant les risques que pose la communication trompeuse en matière de performance environnementale et sociale (écoblanchiment), les investisseurs, le personnel et la clientèle, entre autres, demandent plus de transparence.
Le tri des matières est une des étapes importantes de la gestion des matières résiduelles (GMR) et vise à séparer les matières dans la bonne voie de collecte (le bon bac) pour leur traitement. Pour y arriver, il faut connaître les matières acceptées au recyclage, au compostage ou à l’écocentre sur le territoire. Il faut aussi connaître les types de matières qui sont générées, par qui et à quels moments afin de fournir les bons équipements de tri au bon endroit. Pour ce faire, une organisation peut faire un exercice de caractérisation qui fournira des données quantitatives (poids, volume) et qualitatives (contenu). Le personnel doit être bien formé et la clientèle sensibilisée pour que les bons gestes de tri soient adoptés. L’exercice de caractérisation peut être répété pour faire un suivi des indicateurs de performance.
L’urbanisme désigne l’ensemble des arts et techniques permettant d’aménager des habitats urbains qui répondent aux besoins des êtres humains. Ses spécialistes, les urbanistes, ont un grand rôle à jouer pour développer le territoire de façon durable tout en préservant les territoires agricoles, les espaces verts, les paysages d’intérêt qui sont importants pour le tourisme, etc. Leurs interventions peuvent favoriser ou rendre difficile l’adoption de solutions de mobilité durable, préserver ou non le patrimoine et le caractère distinctif des communautés, renforcer ou réduire les inégalités ainsi que la résilience face aux changements climatiques, limiter les sources de pollution notamment lumineuse et visuelle, etc.
Dans le contexte de la conservation de la biodiversité, de la gestion des ressources et du développement durable, l’utilisation durable (d’une ressource, du territoire, etc.) permet des usages qui visent l’équilibre entre les variables économiques, sociales et environnementales, sans préjudice notable aux écosystèmes. Cela comprend la mise en valeur d’un milieu naturel ou d’une ressource, c’est-à-dire d’y encourager certaines activités, qu’elles soient d’ordre économique, récréatif, éducatif, culturel, etc. Le développement du tourisme est une forme de mise en valeur. L’utilisation durable comprend aussi l’aménagement durable qui vise à maintenir ou à augmenter la production de ressources ou d’autres services écosystémiques. Par exemple, l’aménagement durable de la forêt en augmente la productivité, ce qui permet de récolter plus de produits de la chasse et de la cueillette.
Au cœur de la raison d’être d’une organisation se trouve une proposition de valeur, c’est-à-dire la façon dont elle répond à un besoin. La valeur partagée est celle qui se situe à l’intersection des intérêts de l’organisation et de ceux de la société. Autrement dit, les produits et les services sont viables économiquement dans leur réponse aux besoins des clients, et viables dans une perspective sociale et environnementale. On peut penser, par exemple, à offrir une navette qui pourrait attirer une nouvelle clientèle qui n’a pas de voiture, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES) des déplacements.
Le vert est désormais la couleur associée à la nature et à l’engagement envers sa protection. Économie verte, technologies vertes, Parti vert et produits verts : on peut dire que l’adjectif est à la mode! C’est un terme plutôt vague, ce qui fait sa force et sa faiblesse à la fois. C’est une force, car tous et toutes peuvent le définir à leur façon et commencer à avancer ensemble dans une certaine direction, plutôt que de s’opposer dans les détails. De l’autre côté, si on peut trop facilement qualifier quelque chose de « vert », il y a un risque d’écoblanchiment. Avant de l’utiliser, il faut s’assurer que l’avantage écologique est réel et vérifier s’il existe des normes qui peuvent s’appliquer à la situation.
Il s’agit d’un séjour ou d’un voyage pendant lequel on consacre une partie plus ou moins importante de son temps à des activités bénévoles, notamment pour servir une cause sociale ou environnementale. Le volontourisme séduit, car il promet la découverte d’une nouvelle culture tout en venant en aide à la communauté d’accueil. Il donnerait plus de sens au voyage et contribuerait à l’éducation à la solidarité internationale. Bien qu’on l’associe d’emblée à des voyages dans des pays pauvres, le volontourisme se pratique aussi dans les pays riches, par exemple en étant bénévole dans un événement loin de chez soi, en travaillant dans des fermes bio grâce à la plateforme WWOOF, etc.
Le zéro déchet est un mouvement de protection de l’environnement qui vise à réduire le gaspillage de ressources, la quantité de déchets émis et leur toxicité. Il s’oppose à la production d’objets à usage unique et à certains modes de traitement des déchets. En visant le plus possible les 5R (refuser, réduire, réutiliser, réparer, recycler), on réduit les matières résiduelles à la source, et donc on évite de les envoyer à l’enfouissement ou à l’incinération. Au Québec, c’est un mouvement qui prend de l’ampleur grâce aux groupes d’entraide locaux, aux épiceries zéro déchet (produits en vrac sans emballage), aux événements dédiés et aux blogues qui partagent trucs et astuces. Une petite part croissante de la population choisit de réduire le plus possible ses déchets et de se tourner vers la réduction de sa consommation (voir : Consommation responsable, Décroissance).
Tourisme durable Québec (TDQ) tient à remercier ses partenaires financiers et ses collaborateurs.
Cette initiative est rendue possible grâce à l’appui financier de Développement économique Canada pour les régions du Québec.
Le Lexique du tourisme durable a été produit par TDQ avec une contribution financière de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec.
Plusieurs expertes et experts et collaboratrices et collaborateurs ont travaillé à la réalisation de cet outil et nous les remercions grandement: Collaborations
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